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L’héritage acadien dans le Québec maritime
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L’héritage acadien dans le Québec maritime

On compte un grand nombre d’Acadiens au Québec et, parmi toutes les régions de la province, c’est sans aucun doute dans le Québec maritime que leur présence est la plus sentie.
Mais tout d’abord, un peu d’histoire. Qui sont les Acadiens et qu’est-ce que l’Acadie?

 

En 1604, des colons français s’installent à l’île Sainte-Croix, située à la frontière entre ce qui est aujourd’hui le Nouveau-Brunswick et le Maine, avant de déplacer la colonie sur la côte, l’année suivante, à Port-Royal. C’est le point de départ de l’Acadie, qui s’étend et se peuple peu à peu de pionniers provenant majoritairement de la France.

En 1713, le traité d’Utrecht met fin au règne français en Acadie qui devient alors une colonie britannique. Mais les Acadiens, de religion catholique et d’expression française, refusent pour la plupart de prêter serment d’allégeance à la couronne britannique. Les nouveaux dirigeants anglais craignent, entre autres, de voir les Acadiens se ranger du côté de la France en situation de conflit. En 1755 commence la déportation du peuple acadien vers les colonies américaines, la France et même l’Angleterre.
 

Gaspésie

Bien avant le début de la déportation, dès la deuxième moitié du XVIIe siècle, des Acadiens s’installent dans la baie des Chaleurs et ailleurs en Gaspésie, de l’embouchure de la rivière Ristigouche jusqu’à Cap-des-Rosiers, sur le littoral nord de la pointe de Forillon. On dit d’ailleurs que la région fait en quelque sorte partie de l’Acadie d’origine.

Site historique national de Paspébiac

Le mouvement s’accentue à la suite de la déportation, alors que plus de 1 000 Acadiens se dirigent vers la baie des Chaleurs. Une douzaine de familles fondent la paroisse de Bonaventure en 1760, puis de Carleton en 1766. En 1774, Charles Robin, un Jersiais arrivé en Gaspésie en 1766 pour y installer un commerce de pêche, fait venir deux bateaux d’Acadiens, recrutés en France parmi les déportés. C’est un renfort d’une centaine d’Acadiens qui s’installent dans les villages de Pabos, Paspébiac, Port-Daniel, Maria, Gaspé et New Richmond.

Aujourd’hui, environ 65 % de la population gaspésienne, et plus de 80 % dans le comté de Bonaventure, est de souche acadienne.
 

Îles de la Madeleine

Bateau acadien des Îles de la Madeleine

L’histoire est légèrement différente dans l’archipel des Îles de la Madeleine. Vingt-deux Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard, engagés en 1765 par le colonel Richard Gridley, devenu seigneur de l’archipel, sont les premiers à s’y établir pour y faire la chasse au phoque et la pêche au homard. Ils sont éventuellement rejoints par environ 300 autres Acadiens en provenance des îles Saint-Pierre et Miquelon en 1793, qui fuient les décrets antireligieux des îles françaises.

En raison de l’espace restreint sur l’archipel et de difficultés économiques, plusieurs Acadiens des Îles de la Madeleine vont émigrer en vagues successives, notamment vers la Côte-Nord et la Gaspésie. L’esprit acadien est toujours très fort aux Îles et on le retrouve dans les traditions, le parler et la musique des Madelinots.
 

Côte-Nord

Les Galets de Natashquan

Sur la Côte-Nord, principalement dans la région de Côte-Nord – Duplessis, le peuplement par les Acadiens remonte aux années 1850. Sur une période de 40 ans, plus d’une centaine de familles acadiennes des Îles de la Madeleine s’établissent à Kegaska, Blanc-Sablon, Natashquan, Havre-Saint-Pierre et dans la grande seigneurie de Mingan. D’ailleurs, en souvenir de leur origine, les habitants de Havre-Saint-Pierre adoptent Cayens comme gentilé officiel. Vous remarquerez d’ailleurs, en vous promenant dans le village, le drapeau acadien fièrement affiché à plusieurs endroits.

Elles ont joué un rôle primordial dans l’histoire de la région. Ainsi, en 1872, un Acadien, Dominique Chiasson, fonde Sept-Îles, tandis que la ville de Baie-Comeau, en Côte-Nord – Manicouagan, doit son nom à un autre Acadien : Napoléon-Alexandre Comeau, surnommé le Roi de la Côte-Nord.
 

Bas-Saint-Laurent

Le village de Kamouraska

Les relations du Bas-Saint-Laurent avec l’Acadie ont commencé au début du XVIIIe siècle, avant la déportation, par des alliances entre des familles de la Côte-du-Sud et des familles acadiennes.

Les relations s’intensifient en 1755 lorsqu’un grand nombre d’Acadiens s’enfuient en remontant la rivière Saint-Jean et le chemin du Portage dans le Témiscouata, pour s’établir dans les régions de Kamouraska, Cacouna, Trois-Pistoles, Rivière-Ouelle et Rimouski. D’ailleurs, les aboiteaux, ces digues construites pour empêcher l’eau des marées d’endommager les terres agricoles, constituent un trait particulier du paysage du Kamouraska.
 
Leur importance dans l’évolution de l’agriculture régionale est indéniable et la contribution des Acadiens venus s’établir dans cette région n’y est pas étrangère.
 

Expérience acadienne au Québec maritime

Musée acadien de BonaventureL’endroit par excellence pour bien comprendre l’histoire des Acadiens dans le Québec maritime est sans contredit le Musée acadien du Québec à Bonaventure en Gaspésie. Il s’agit d’une véritable place publique où de nombreuses activités culturelles et éducatives favorisent la découverte du patrimoine acadien. Les expositions permanentes Une Acadie québécoise et Secrets d’Acadiens : Les coulisses de la rue Grand-Pré relatent la vie fascinante et émouvante des Acadiens du Québec. Le musée présente également des films et des spectacles durant la période estivale. Après votre visite, faites un arrêt au comptoir de publications et à l’une des quatre boutiques situées sur place. Vous y trouverez une gamme impressionnante de produits originaux du terroir, de métiers d’art et d’artisanat.

La présence acadienne sur la Basse-Côte-Nord vous intrigue et vous voulez aller y jeter un coup d’œil? Relais Nordik assure la desserte maritime de la région de la mi-avril à la mi-janvier grâce au N/M Bella Desgagnés, qui transporte marchandises et passagers chaque semaine vers les villages isolés de la Basse-Côte-Nord. L’embarquement est possible à Rimouski, Sept-Îles, Havre-Saint-Pierre, Natashquan ou Blanc-Sablon. Le navire fait ensuite escale dans six villages, soit Kegaska, La Romaine, Harrington Harbour, Tête-à-la-Baleine, La Tabatière et Saint-Augustin, en plus de desservir l’île d’Anticosti (Port-Menier).

La culture et l’histoire acadienne vous intriguent? Vous voulez en savoir plus sur vos liens avec les Acadiens? Profitez de votre visite au Québec maritime pour effectuer un pèlerinage en bonne et due forme et vous imprégner des traditions attachantes et colorées de l’Acadie moderne, aujourd’hui teintées de traditions québécoises.

 

 
Sources :

http://www.museeacadien.com/

http://acadiensduquebec.org/

http://www.rootsweb.ancestry.com/~nsmhs/roger/odyssey/Quebec/refugies.html

http://peninsuleacadienne.ca

 

Auteur Jean-Pascal Côté

Traducteur agréé et grand amateur de plein air, Jean-Pascal travaille comme rédacteur et traducteur pigiste à partir de son Bas-Saint-Laurent natal. Il s’évade régulièrement en vélo de route, de cyclotourisme et de cyclocross, en ski dans les montagnes de la région ou de l'ouest du pays, ou encore en kayak de mer sur le fleuve Saint-Laurent. Il entretient constamment mille et un projets de voyage. Il tient également un blogue portant sur ses escapades en cyclotourisme qu’il alimente sur une base, de son propre aveu, très irrégulière.

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Marielle Landry

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