Le blogue du Québec maritime

D’île en île au travers du Québec maritime
  • Phare de l'île Verte au coucher de soleil
    Marie-Ève Blanchard

D’île en île au travers du Québec maritime

Évidemment, il y a les époustouflants littoraux qui font du Québec maritime un véritable joyau à épouser du regard le long des routes qui longent le vaste Saint-Laurent.
Mais il y a aussi les îles, des centaines, voire près de 2700, qui le parsèment çà et là pour le teindre d’un caractère bien particulier. On ne peut, me semble-t-il, découvrir entièrement le Québec maritime sans embarquer dans un bateau ou un Zodiac afin d’aller à la rencontre des mammifères qui peuplent le grand fleuve, mais aussi sans poser les pieds sur ces îles habitées ou non qui lui confèrent un caractère unique, chacune ayant un univers insulaire qui lui est propre. En voici quelques-unes apprivoisées lors du #RoadtripQM

 

L’île Verte (Bas-Saint-Laurent)

Mon ultime et inattendu coup de cœur lors de ce #RoadtripQM. J’y ai retrouvé un air sauvage que je n’avais pas ressenti depuis les Îles de la Madeleine. Bien qu’à quelques heures de Montréal et de Québec, l’île Verte est une île hors du temps. Une île où l’artiste en moi s’est reconnue, où elle y puiserait aisément inspiration et quiétude. C’est un endroit où la beauté sauvage est protégée par les marées… C’est la seule île habitée à l’année du Bas-Saint-Laurent, une trentaine de personnes, vingt-huit précisément, y résident alors qu’une centaine tout au plus vient animer cette vie d’insulaire l’été. À cause des marées et du peu de traverses, il n’est pas possible de demeurer sur la côte et travailler sur l’île par exemple. Ou le contraire. Quelques familles se résignent et la quittent. D’autres persistent, y demeurent à l’année, bien qu’il ne s’y trouve plus d’école, ni poste d’essence, ni dépanneur. Au sud, la route principale qui s’étend d’est en ouest au sud compte 13 km. Au nord, 9 kilomètres sauvages et inhabités de grève entre le phare et la pointe ouest où phoques et baleines y sont régulièrement aperçus. Et seulement 2 kilomètres qui séparent ces deux littoraux. Il faut absolument dormir dans la maison des gardiens du phare, parmi les rosiers et iris sauvages. Et y admirer de splendides couchers de soleil à partir des rochers colorés par la lumière.

 

L’Archipel de Mingan (Côte-Nord)

L’île Nue

L’île Nue de Mingan, située dans le secteur ouest de l’archipel du même nom, apparait d’abord comme un endroit dégarni. N’empêche, on y retrouve étonnamment le fragile écosystème qu’est la lande, un environnement qui s’apparente à la toundra et aux sommets alpins. On peut y observer de petits buissons rabougris qui ressemblent à des bonsaïs et une végétation qui croît davantage au ras le sol. Avec ses quelques monolithes, dont la « Montagnaise » et ses vestiges de fours basques datant du 17e siècle (fermés au public), l’île Nue dans la Minganie séduit par son caractère unique et le contraste de ses couleurs chatoyantes.

L’île Quarry

Petite fille qui regarde les monolithes de MinganLes monolithes de l'île QuarryCrédit photo : Marie-Ève Blanchard

Son nom étant d’origine anglaise et pouvant se traduire par « carrière », cette île où la « pierre abonde » a pourtant tout pour être invitante. Le sentier les Falaises nous plonge dans la forêt boréale, à travers quelques tourbières pour se terminer à de spectaculaires monolithes. Les Cyprypèdes, long de 10 km, constitue quant à lui une randonnée le long du littoral vers l’ouest. Avec ma fille de 5 ans, j’ai opté pour le Petit Percé, une marche de 4 km le long du littoral, où l’on a pu admirer de splendides rochers et se promener le long des platiers. Plus familiale des îles composant l’archipel de Mingan, il est possible d’y camper, notamment dans les tentes oTENTik de Parcs Canada donnant sur la baie.

 

L’île Grosse Boule (Côte-Nord)

Les yourtes de la ferme maricole Purmer sur l'île Grosse BouleCrédit photo : Marie-Ève Blanchard

Difficile de ne pas avoir un coup de cœur pour cette île, faisant partie de l’archipel des Sept Îles, qui doit son nom à Jacques Cartier et à sa forme ronde. Tout autant qu’il est difficile de ne pas avoir le même coup de coeur pour la ferme maricole Purmer et leurs propriétaires passionnés, seuls résidents de l’île. Outre les activités d’interprétation entourant la mariculture, trois yourtes y sont emménagées afin de profiter de la quiétude de l’île et de l’accueil chaleureux de Sandra Blais et André Gauthier. Au beau milieu de la nuit, j’écoutais la pluie tambouriner sur le toit de la yourte et les vagues se fracasser sur les rochers. C’était le 1er juillet, j’étais à Sept-Îles et je ne cessais de revoir dans mon esprit ma fille de 5 ans au regard complètement émerveillé et aux yeux pétillants, fière de tenir une gigantesque étoile de mer polaire dans ses petites menottes. Une géniale activité d’interprétation de l’univers marin qu’il est possible de réaliser à l’île Grande Basque non loin.

 

L’île Bonaventure (Gaspésie)

Percé et son rocher vus de l'île BonaventureCrédit photo : Marie-Ève Blanchard

Il faut absolument s’affranchir du mythe touristique entourant cette visite et celle de l’emblématique rocher Percé et poser ses pieds quelques heures sur l’île Bonaventure. Au-delà des échoueries de phoques et des milliers d’oiseaux marins nichant dans les falaises de l’île, il faut évidemment se rendre jusqu’à la colonie de fous de Bassan et s’offrir ce spectacle unique au monde. Cinq années plus tôt, j'accostais à bord du Félix Leclerc I sur l'île Bonaventure. On m’avait mal informée et je n’ai pu randonner dans les sentiers, ma poussette étant alors peu appropriée pour ce faire. Quel moment frustrant à demeurer là à attendre le bateau sans pouvoir explorer l’île. Enfin, j’ai pu parcourir le sentier les Colonies (sentier maintenant très bien aménagé) avec ma fille de 5 ans cette année. Bien que plat,  il faut compter 45 minutes à l’aller. Le rallye mis en place par Parcs Québec constitue un gros plus qui sera fortement apprécié par quiconque a l'intention de se rendre à la colonie avec de jeunes enfants.

Auteur Marie-Ève Blanchard

Marie-Ève et Marie-Julie Gagnon ont sauté à pieds joints dans l’aventure Québec maritime avec un voyage en deux temps. D’abord, accompagnées de leurs fillettes respectives, elles foulent les routes de la Côte-Nord, de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent dans un road trip qui promet des paysages époustouflants et des aventures trépidantes. Elles prendront ensuite la direction des Îles de la Madeleine pour un voyage en duo, où elles pourront ajuster leur montre au rythme plus lent des Îles et s’émerveiller face à l’exotisme et à la richesse de l’archipel.

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