Le blogue du Québec maritime

L’observation de la faune au Québec maritime
  • 13 espèces de cétacés fréquentent les eaux du Saint-Laurent
    Marc Loiselle

L’observation de la faune au Québec maritime

Des sensations aussi grandes et fortes que son territoire

Avant de venir pour la première fois au Québec, j’avais dressé une liste de tout ce que je souhaitais faire durant mon année d’études à Matane, en Gaspésie. J’avais en tête de voir des baleines, des orignaux (que j’appelais caribous, car je ne connaissais pas la différence entre les deux!) et des castors. J’étais impressionnée par la diversité de la faune qu’on trouve sur ce territoire, en comparaison avec la France. Ce que je ne savais pas, c’est à quel point j’allais être émerveillée…

Tout commença par une marmotte…

Dès l’été de mon arrivée, j’ai croisé une marmotte en plein centre-ville de Matane, phénomène peu commun pour la Française que je suis. J’avais du mal à comprendre la présence d’un tel animal dans une ville. Je me souviens m’être arrêtée et avoir bombardé avec excitation la petite marmotte avec mon appareil photo.

Au printemps suivant, une amie québécoise nous a fait découvrir la réserve faunique de Matane où nous avons aperçu des perdrix et des lièvres à foison avant que je n’entraperçoive mon premier orignal dans la forêt. Ça m’a pris quelques instants pour analyser ce que je venais de voir. C’était une masse brune à peine perceptible dans la forêt, elle-même composée de teintes semblables. Les pièces du puzzle se sont assemblées et j’ai demandé à mon amie d’arrêter la voiture. Je me souviens avoir eu du mal à m’exprimer tellement je trouvais cela impressionnant. Malheureusement pour nous, la bête était disparue. J’étais complètement excitée d’avoir vu mon premier orignal (j’avais appris entre temps qu’il s’agissait d’une espèce différente du caribou)! Il faut dire qu’en France, il est plutôt difficile d’observer d’aussi gros animaux dans leur environnement naturel. Par chance pour les autres passagers de la voiture, nous avons par la suite vu traverser devant nous un jeune orignal un peu plus clair. L’excitation était à son comble dans le groupe!

Quelques semaines plus tard, mon frère est venu me rendre visite et ce fut une belle occasion pour faire un peu de tourisme. Nous sommes allés dans le parc national de la Gaspésie en fin de journée (on nous avait conseillé de nous y rendre après 17 h) pour observer les orignaux lors de la randonnée du mont Ernest-Laforce. Là aussi, nous avons été très chanceux, car à peine les premiers kilomètres entamés, nous avons vu une maman et son petit. Quel beau moment nous avons vécu. D’un calme olympien, la mère nous a regardés avant de se remettre à brouter. Ils étaient si proches de nous, à une dizaine de mètres, que le petit a été intrigué par notre présence et a commencé à s’avancer. Il avait le même comportement qu’un chaton, s’approchant par curiosité et repartant en gambadant vers sa mère. Je ne sais pas vraiment combien de temps nous sommes restés là à observer cette beauté de la nature… Des minutes? Des heures? J’avais perdu la notion du temps. Un peu plus loin, nous avons vu un mâle et une femelle qui se nourrissaient à quelques mètres du chemin; c’était l’occasion parfaite pour observer la repousse de bois du mâle et d’improviser un selfie avec eux! Presque arrivés au sommet, nous avons

Une maman et un bébé orignal au Parc national de la Gaspésie© Benjamin Grimaud

repéré un mâle au panache imposant qui était couché dans les herbes hautes. À ce moment-là, au vu de son panache, nous avons tous croisé les doigts pour qu’il ne nous charge pas, même si on savait que c’est un comportement rare. Je suis retournée au parc national un peu plus tard dans l’été avec mes parents et mon autre frère et nous avons eu autant de chance, car nous avons vu pas moins de 8 orignaux! Ma famille et les touristes qui nous suivaient étaient très impressionnés de voir un si grand animal (aussi haut sur pattes), réputé sauvage, si proche du chemin tout en étant dans son environnement naturel.

Ce même été, je suis aussi allée dans le parc national du Bic, au Bas-Saint-Laurent, avec des amis et j’ai observé et entendu mon premier phoque. Munis de nos jumelles, nous avons regardé une maman et son chiot se hisser sur le rocher pour se prélasser au soleil. Nous avons beaucoup ri en entendant le cri du phoque et avons alors compris pourquoi on le surnommait « loup marin » ou bien « vache marine ».

… et se termina par une baleine!

Cette année, j’ai eu la chance de visiter le Bioparc de la Gaspésie et d’observer plusieurs animaux originaires de la région en captivité. J’y ai vu mes premiers loups, couguars et caribous (finalement!), mais je me souviens d’avoir eu un coup de cœur pour les petits ratons laveurs. Le site était tellement captivant que nous y avons passé toute la journée.

Les chevreuils de la Ferme 5 Étoiles© Véronique Grimaud

Par la suite, ma famille est revenue me voir et nous sommes allés sur la Côte-Nord. La variété d’espèces au Centre de vacances Ferme 5 Étoiles est très impressionnante. Nous avons pu observer des animaux de la ferme (oies, lapins, poules, faisans, etc.) et d’autres moins domestiques (cerfs de Virginie, daims, lynx, renards argentés, porcs-épics, marmottes, outardes, loups, etc.). Malheureusement, nous n’avons pas pu voir les bisons… Ce sera pour une prochaine fois!

De belles observations à bord d'un Zodiac de Croisières AML© Mathis Grimaud

Nous avons également eu l’occasion de vivre une expérience à couper le souffle : l’observation des baleines. À bord d’un Zodiac de Croisières AML, nous sommes partis en mer dans le parc marin du Saguenay – Saint-Laurent et avons vu deux rorquals communs en compagnie d’un petit rorqual. Nous avions tous conscience de l’immensité et de l’aspect majestueux des baleines. Nous avons encore plus pris conscience de leur présence lorsque tout le monde s’est tu pour écouter leur souffle, un son hors du commun. À partir de ce moment-là, l’excitation était à son comble sur le bateau. Notre pilote avait du flair et nous a emmenés à de bons endroits tout en respectant une distance appropriée entre les baleines et le Zodiac, et en coupant le moteur à certains moments. C’est lors d’une de ces pauses que nous avons vécu l’excursion à son apogée : un jeune rorqual de deux ans est passé entre notre Zodiac et celui d’à côté. J’ai même vu son évent! Par la suite, nous avons changé de lieu et avons observé les baleines se nourrir. Le guide nous a expliqué que c’est à ce moment-là qu’elles sortent de l’eau. On a pu en voir une faire « coucou » avec sa nageoire et une autre sortir la tête de l’eau. L’observation des baleines est une activité indescriptible, il faut le vivre pour comprendre ce que l’on ressent. Un mélange d’admiration et d’excitation avec une pointe de peur (nous sommes vraiment tout petits à côté d’elles) qui se traduit par des « OH », des « AH » et des « WOW »!

La cerise sur le gâteau de notre séjour a été à l’attente de la traverse Saint-Siméon – Rivière-du-Loup, où nous avons aperçu plusieurs bélugas, dont un qui s’est approché à une vingtaine de mètres du quai. Je n’avais jamais pensé voir un blanc brillant d’une telle pureté. Contrairement aux plus gros mammifères, le béluga monte régulièrement à la surface, ce qui nous permettait d’anticiper ses sorties en apercevant sa silhouette sous l’eau.

Comme vous pouvez le constater, depuis mon arrivée au Québec, j’ai eu la chance d’observer la plupart des mammifères présents au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et en Côte-Nord. J’espère toujours pouvoir admirer un jour un ours noir dans son habitat naturel et qui sait, peut-être une baleine bleue! Et vous, quelles espèces avez-vous mises dans votre liste d’observation?

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