Le blogue du Québec maritime

- Croisières CTMA
Mon été comme animatrice à bord du CTMA Vacancier
Il y a quelques années, j’étais une jeune étudiante en Techniques de tourisme au Cégep de Matane et je me cherchais un stage sur un bateau de croisière. Un projet vague, mais bien ancré dans ma tête. Prenant mon courage à deux mains, j’ai postulé pour le Groupe CTMA et, à mon grand bonheur, j’ai décroché l’emploi tant rêvé : animatrice à bord du CTMA Vacancier pour la saison estivale 2007. J’ai donc pris le large au début juin afin de m’approprier et d’explorer les Îles de la Madeleine, avant de commencer officiellement les croisières avec clients. Le CTMA Vacancier (ou comme j’aime l’appeler : mon bateau!) fait chaque semaine la liaison entre Montréal et les Îles de la Madeleine, passant quelques jours amarré au doux archipel. Il peut accueillir 400 passagers, en plus de la centaine d’employés qui y travaille fort pour assurer le bien-être de tous, et le bon fonctionnement du navire.

Dès que j’ai monté à bord du CTMA, je me suis immédiatement sentie chez moi. J’avais quelques appréhensions, comme l’équipe en place se connaissait depuis des années. Ils se connaissent, car ils travaillent pour la même entreprise, mais aussi parce qu’aux Îles, tout le monde se connaît (ou presque)! Si mon arrivée hâtive m’avait permis de commencer mon immersion madelinienne, c’est assurément la vie de bateau qui aura complété et agrémenté mon expérience. Je dois avouer que mes premiers contacts n’ont pas toujours été évidents, à cause des différents accents de mes collègues. Je me rappelle entre autres avoir eu une conversation avec quelques collègues et avoir demandé tout haut : « est-ce qu’ils me parlent en anglais? »’ (pas besoin d’ajouter que j’ai bien fait rire les gens autour de moi, même si ma question était bel et bien honnête). Je me suis par contre vite acclimatée à l’accent (même s’ils vous diront que c’est moi qui en avais un ;) ), développant moi-même une forme d’accent. Les passagers me demandaient parfois si je venais des Îles, de la Gaspésie, ou du Saguenay. Bref, je ne sonnais pas comme une fille de Québec, mais mon origine était incertaine!
Comme je ne venais pas des Îles, le bateau fut ma maison pendant près de 4 mois. Je l’ai habité en mer et au quai, beau temps mauvais temps. Son moteur, lorsqu’il était en marche, m’endormait en un temps record. Je me surprenais même à avoir de la difficulté à trouver le sommeil lorsque nous étions à quai. Dans le « mess », ou l’aire commune de l’équipage, nous trouvions une grande salle à manger, avec un salon où nous pouvions regarder la télé. Les repas s’y déroulaient tous avec un air de fête, avec les grandes tablées, et le gentil monsieur qui prenait nos commandes. On y mangeait bien et l’atmosphère y était très agréable. Lorsque nous étions aux Îles, le service de repas y était également offert, car même lorsque les passagers étaient partis explorer, il y a toujours des gens qui y travaillent, 7 jours sur 7, 24 h sur 24.
Et la mer (car oui, le fleuve, l’estuaire et le golfe y sont tellement larges que les gens du Québec maritime l’appellent « la mer »), semaine après semaine, m’offrait le plus beau des spectacles. Pour moi, chaque vendredi était synonyme d’une nouvelle aventure : c’était le jour de notre départ de Montréal. Ressentir la fébrilité des passagers qui s’offraient enfin la croisière tant désirée sur le Saint-Laurent et l’opportunité de découvrir les Îles pour une première fois était énergisant pour moi. Les rencontrer, les rassurer, les préparer, était une tâche que je prenais très au sérieux. Chaque vendredi en fin d’après-midi, alors que tout le monde était à bord, on entendait retentir le signal sonore du navire, signal officiel du départ.

J’avais différentes responsabilités. J’étais responsable des activités avec les enfants (chasse au trésor, atelier bricolage, jouer avec eux, etc.). Je coanimais avec un collègue le bingo du samedi matin (un véritable classique du samedi!). Disons que c’était un moment loufoque et improvisé à chaque partie tant pour les participants que pour les animateurs. Je faisais aussi des sessions d’interprétation sur les ponts lorsque nous naviguions près des grands points d’intérêts. J’y étais pour le bien-être des passagers, pour discuter avec eux et pour les divertir.
Travailler sur le CTMA comme animatrice rime aussi avec de longues heures de travail. Mes journées commençaient tôt le matin et se terminaient tard en fin de soirée, avec quelques heures de repos pendant la journée. C’est aussi à bord que j’ai développé mes talents de danse en ligne! Ça nous a même « sauvés » lors d’une grosse tempête en Gaspésie. La mer était houleuse et les passagers avaient le mal de mer… Le chanteur du bateau a continué à jouer de la musique malgré le teint verdâtre des clients. Pleine d’enthousiasme, je me suis installée sur la piste de danse, et peu à peu, les passagers sont venus me rejoindre, en ligne, et on dansait au fil des vagues (littéralement, car le sens de la danse en ligne allait dans le même sens que la houle, pour ne pas perdre pied!). Résultat? Bien du plaisir et aucun passager malade!
En route vers les Îles
Le vendredi, au départ de Montréal, alors que la frénésie des passagers était palpable, je ressentais une énorme fierté de partir, moi aussi, vers la mer. Découvrir le Saint-Laurent à bord d’un navire est l’un des beaux cadeaux et la plus belle opportunité qu’il m’ait été donné de vivre. Montréal n’aura jamais été aussi belle que vue de l’eau. Passer sous le pont Laviolette, à Trois-Rivières au coucher du soleil, lui donnait des airs surdimensionnés. La belle ville de Québec illuminée en fin de soirée était un spectacle tout aussi impressionnant pour ceux qui avaient le courage de rester réveillé jusque-là. Pour les lèves tôt, ce sont les baleines des Escoumins qui se donnaient en spectacle alors que le pilote quittait le navire afin de laisser la barre au capitaine et ses officiers. Chaque samedi matin, je me faisais un devoir d’être sur les ponts, avec les quelques courageux qui avaient décidé d’assister au spectacle. Je dis un devoir, mais vraiment, c’était un pur plaisir de discuter avec les clients, de partager mes connaissances sur ces mammifères marins, et d’admirer le spectacle avec eux, dans le décor silencieux de la Côte-Nord.

Jamais je n’aurais cru aussi faire le tour de la Gaspésie, en mer. La Gaspésie est magnifique lorsqu’on la visite sur la route, mais elle est toute aussi majestueuse vue du Vacancier. Le rocher Percé et l’île Bonaventure au coucher de soleil avaient des airs princiers et font de partie de mes plus beaux souvenirs de la croisière. Un autre incontournable lorsqu’on participe à la croisière est de voir les milliers de fous de Bassan, qui nichent sur l’île Bonaventure au parc national, plonger comme des torpilles à la recherche de poissons pour leur progéniture (c’est d’ailleurs la colonie de fous de Bassan la plus accessible au monde et l’une des plus populeuses). Le dimanche matin, alors que je voyais les falaises rouges des Îles se dessiner à l’horizon, j’étais débordante d’enthousiasme. À voir briller les yeux des clients, je me rappelais que, moi aussi, il y a quelques semaines, je découvrais pour la première fois les Îles et réalisais un rêve. Et chaque fois que j’y déposais les pieds, je réalisais la chance que j’avais de travailler sur ce navire. Il y a une petite partie du pont qui est strictement réservée à l’équipage. Je me souviens d’y avoir passé plusieurs soirées, à contempler les étoiles alors que nous naviguions vers les Îles, loin de toute pollution lumineuse.
À la découverte de l’archipel
Une fois arrivée aux Îles, je passais mes journées de congé à explorer l’archipel. J’adorais me prélasser sur les plages de sable fin, me croyant dans un autre pays que le mien. J’aimais admirer les falaises rouges qui contrastaient avec le vert des collines et le blanc des dunes. J’explorais les grottes des îles en kayak, en Zodiac ou en habit de flottaison. Je savourais avec plaisir les bouchées de fruits de mer présents en abondance tout en m’emplissant les oreilles de musique acadienne. Sommes toutes, je m’enivrais de l’univers bien particulier des Madelinots, profitant de chaque moment comme si j’y étais en vacances moi aussi.
Maintenant que je repense à cet été, je me dis que c’était vraiment la belle vie! Un jour, je retournerai naviguer sur mon bateau, vers mes îles adorées! Je n’aurais pas pu espérer mieux pour découvrir les Îles de la Madeleine (et le Saint-Laurent) que de participer activement à la croisière du Vacancier. C’est le moyen parfait pour s’imprégner de tout ce que les îles ont à offrir, de l’accueil chaleureux des Madelinots à bord, à la découverte des saveurs et des accents. Consultez la fiche de Croisières CTMA pour vous lancer, vous aussi dans l’aventure du Vacancier!
(1) commentaire
Delvina Petitpas
Je suis contente pour toi d'avoir passé un bel été. Très beau témoignage.