Le blogue du Québec maritime
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à la rencontre des macareux moines
Steve Deschênes
Connaissez-vous le macareux moine?
Le macareux moine (Fratercula arctica), également appelé « perroquet de mer », est une espèce de la même famille que les pingouins (les alcidés). Il s’agit d’un oiseau que l’on retrouve uniquement dans l’hémisphère nord. En voyageant dans nos régions, vous aurez la chance de l’observer aux Îles de la Madeleine et en Côte-Nord!
Le macareux est facilement reconnaissable. Le bec grossièrement triangulaire et volumineux, légèrement crochu, est orné de bandes orange, jaunes et bleues; les pattes sont d’un orange vif. Le visage du macareux est d’un gris blanc avec des rosettes jaunes charnues à la base du bec et le contour des yeux rouge avec une bande bleue. La tête, le dos et les ailes sont noirs et contrastent fortement avec le ventre qui est d’un blanc immaculé. Le plumage des mâles et des femelles est identique.
La taille du macareux est semblable à celle d’un pigeon, soit environ 30 cm. Le macareux moine n’est pas très doué pour le vol et il a de très petites ailes. Après un envol laborieux, il doit battre des ailes rapidement (300 à 400 battements à la minute) pour se maintenir dans les airs. Il éprouve beaucoup de difficultés à l’atterrissage et s’écrase souvent au sol ou sur la mer. Au sol, il se tient le corps bien droit et se déplace en sautillant.
Le macareux passe la majeure partie de son temps en mer pour nager, plonger et se nourrir (de petits animaux marins et de poissons, tels que le capelan et le lançon). Il est merveilleusement adapté à la nage sous l’eau. Le corps compact, robuste et allongé est hydrodynamique. Les ailes sont courtes, mais avec des muscles puissants qui lui servent de nageoires. Le bec et la tête permettent de fendre l’eau; les pattes et les pieds jouent le rôle de gouvernail. Il revient chaque printemps sur la terre ferme pour se reproduire, généralement entre avril et août. Même pendant cette période, il passe beaucoup de temps en mer.
La reproduction du macareux se fait vers l’âge de quatre ou cinq ans. La femelle pond un seul œuf qui sera couvé autant par le mâle que la femelle. Les juvéniles quittent normalement le nid vers l’âge de 40 jours, toujours durant la nuit, en se laissant tomber du haut de la falaise. Les jeunes se retrouvent le matin suivant en pleine mer, souvent loin de la colonie. C'est un moment où ils sont particulièrement vulnérables, car non protégés par les parents, exposés à la prédation et attirés par les sources de lumière. Le couple demeure uni pour la vie et réutilise le même terrier d’année en année. Les macareux peuvent vivre environ 25 ans.
Les principaux prédateurs des macareux moines sont les goélands marins qui s’attaquent aux adultes et les goélands argentés qui s’attaquent aux oisillons. Chaque année, des centaines de macareux se font prendre dans les filets des pêcheurs. Ils sont très vulnérables à la pollution par les hydrocarbures puisqu’ils passent la majeure partie de l’année en mer. On estime la population mondiale de macareux moine entre 6 et 8 millions d’individus tandis que la population canadienne est estimée à un demi-million.
Maintenant que vous connaissez une foule de détails sur le macareux moine, vous êtes sans doute curieux de le voir de vos propres yeux! Au Québec maritime, il est possible de l’observer à l’île Brion aux Îles de la Madeleine, ainsi qu‘à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, sur la Côte-Nord. Dans les deux régions, des excursions en bateau avec guide naturaliste vous permettront d’aller à la rencontre de ces drôles d’oiseaux!
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