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4 faits étonnants sur le parc national Forillon
  • Parc national Forillon, Gaspésie
    Parcs Canada/Mathieu Dupuis

4 faits étonnants sur le parc national Forillon

Une mésaventure assez sucrée merci, le profil d’une vieille dame imprimé dans le roc, une stèle sertie de fossiles marins... le paysage du parc national Forillon recèle des histoires étonnantes qui méritent qu’on y prête attention. En voici quatre!

La Côte à M’lasse

La Côte à M’lasse est le bout de route asphaltée au coin supérieur droit de la photo.

Certains endroits du parc national Forillon ont un petit côté exotique qui pique la curiosité. La Côte à M’lasse, issue de la prononciation locale de « Côte à la Mélasse », en est un. Il s’agit d’un tronçon de route pentu dans le Secteur Nord, entre le camping Des-Rosiers et Cap-Bon-Ami. 

On raconte qu’un beau jour, un Capien – ainsi appelle-t-on les gens de Cap-des-Rosiers – revenait de Grande-Grave avec, dans sa charrette, un baril de mélasse. Le villageois et son cheval auraient franchi sans encombre la « passe de la grande montagne », un chemin carrossable reliant Grande-Grave à Cap-Bon-Ami qui, aujourd’hui, fait partie du sentier du Mont-Saint-Alban. Arrivé au faîte de la dernière côte, à l’entrée du village, l’homme s’arrêta pour faire souffler son cheval. Il prit un moment pour admirer le village le long de la plage puis jeta un œil derrière. Il s’aperçut alors qu’une fine ligne couleur bronze reliait sa charrette au bas de la pente. En s’approchant du tonneau, il constata que sa délicieuse cargaison s’était lentement déversée tout le long de ce qui devint la Côte à M’lasse!

Fait intéressant : la Côte à M’lasse est située à la jonction de deux très anciennes chaines de montagnes érodées qui se sont « rencontrées » il y a plus de 450 millions d’années. Ces deux chaines, la Taconienne et l’Acadienne, forment le socle de nos Appalaches! 

Une stèle unique

Voyez-vous les marques en forme de palmier?

D’intrigantes marques blanches apparaissent sur une stèle funéraire du cimetière méthodiste de L’Anse-aux-Amérindiens. Remontons le fil de l’histoire… de quelques millions d’années!

En s’approchant de cette stèle, on y reconnait une abondance de fragments de fossiles. Ce sont en fait des crinoïdes, des animaux marins déjà présents il y a 430 millions d’années dans la région de l’actuel golfe du Saint-Laurent, et dont la forme rappelle un palmier. 

Ce monument est érigé à la mémoire d’Elizabeth Eleonore Hammond, fille d’Elizabeth Langlois, native de Jersey, et de John Elias Hammond. Pêcheur et marin, John fut aussi le premier gardien du phare de la pointe Sud-Ouest sur l’île d’Anticosti. Érigé en 1831, ce phare est une structure de pierre taillée à même le calcaire fossilifère anticostien... tout comme la stèle funéraire. John Elias occupait d’ailleurs ce poste au moment où décède sa fille, en 1839, à l’âge de 3 ans seulement. Se pourrait-il qu’il soit revenu au village pour l’enterrement de sa fille, rapportant une pierre unique, qui garde en elle les souvenirs d’un temps où foisonnait la vie?

Le parc national Forillon protège et met en valeur une vingtaine de bâtiments patrimoniaux et cinq cimetières. Le sentier Les Graves passe près de ces lieux qui rappellent l’histoire des familles qui ont habité le territoire de Forillon. 

« Trouver son fond de Penouille »

La flèche de sable de Penouille, en automne, c’est tout simplement éblouissant!

Il y a de ces expressions locales oubliées qui mériteraient de revivre. « Trouver son fond de Penouille » est l’une d’elles.

Dans son ouvrage intitulé La Gaspésie au soleil (1925), l’auteur, professeur et historien gaspésien Antoine Bernard écrit ceci : « Trouver son fond de Penouille est devenu un proverbe gaspésien qui signifie : jouir d’une vie calme après de dures épreuves. ». Il ajoute que les vieux pêcheurs l’utilisaient pour désigner le havre paisible que représente cet endroit dans la baie de Gaspé.

Aujourd’hui, les visiteurs profitent du Secteur de Penouille pour ses plages de sable, son eau de mer tempérée, les oiseaux dans son marais salé et ses couchers de soleil. 

Cap de La Vieille

Extrait du journal de Pierre Simon : « Le curieux rocher la Vieille est tombé en juin par un beau temps Lannez 1843. »

Le patrimoine oral occupe une place de choix dans l’histoire de Forillon. Dans ces circonstances, tomber sur le manuscrit d’un résident du 19e siècle est aussi rare que précieux.

En 1817, l’entrepreneur guernesiais Pierre Simon s’installe à L’Anse-aux-Amérindiens. C’est ce qu’on apprend dans son carnet où il notait, au fil des ans, des informations de toute nature. Il est question, par exemple, de souvenirs, de projets de construction de moulins à eau ou d’achats de propriétés. Pierre, très habile, dessinait aussi des plans de chaloupes, de barges et de baleinières. 

Fait étonnant : il écrit que « le curieux rocher appelé la Vieille est tombé en juin par un beau temps lannez 1843 ». Il s’agit du même monolithe que Champlain désignait comme le petit forillon situé « à une lieue du Cap Gaspey » en 1626. 

Cette désignation vient du fait que les explorateurs reconnaissaient dans cette tourelle de calcaire le profil grisonnant d’une dame. Si La Vieille est tombée, le rocher Le Vieux, lui, monte toujours la garde au bout du monde! 

Le rocher Le Vieux, au pied du cap Gaspé, présente, lui aussi, un profil humain.

Le territoire du parc national Forillon en a long à raconter! Ces courtes histoires vous ont-elles étonné? Pour en apprendre davantage sur ces faits, et bien d’autres, planifiez dès maintenant votre séjour!

Catégories Quoi faire

Auteur Parc national Forillon

Le parc national Forillon est situé à l’extrémité nord-est de la péninsule gaspésienne. Reconnu pour sa faune riche et abondante, ses anses où nagent des phoques curieux et ses falaises striées où nichent des milliers d’oiseaux marins, ce parc d’environ 245 km2 est surtout forestier. La biodiversité floristique de cette région naturelle compte d’ailleurs plusieurs espèces protégées. 

Forillon commémore également la riche histoire humaine de la péninsule. Alors que les Mi’gmaq et leurs ancêtres occupent ce territoire depuis des temps immémoriaux, quelques maisons à flanc de coteau s’animent en été pour raconter l’histoire des familles de pêcheurs cultivateurs d’origines diverses qui ont vécu de la pêche à la morue jusqu’à la création du parc en 1970.

Le charme saisonnier de ses paysages côtiers, ses sentiers qui comblent les randonneurs sportifs ou contemplatifs, le soin apporté au camping et aux hébergements originaux… le parc national Forillon propose une foule d’expériences entre la mer, la côte et les montagnes de forêts!

Imprégnez-vous du moment au rythme de la nature.

L’Unité de gestion de la Gaspésie de Parcs Canada regroupe le parc national Forillon et les lieux historiques nationaux du Phare-de-Pointe-au-Père et de la Bataille-de-la-Ristigouche.

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