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Éric Deschamps, photographe de nature sauvage
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Éric Deschamps, photographe de nature sauvage

Imaginez, tout laisser derrière pour vous lancer dans le vide, vers une nouvelle vie où votre cour arrière est composée d’immenses espaces naturels à explorer. C’est ce qu’a fait Éric Deschamps en 2016, en quittant la ville de Montréal et ses études en actuariat pour s’établir en Gaspésie. Rien ne le prédestinait à une carrière de photographe de nature sauvage et, pourtant, nous pouvons aujourd’hui nous émouvoir devant ses clichés qui témoignent de sa grande affection pour la faune, mais aussi, pour l’est du Québec, sa nouvelle maison, son nouveau terrain de jeu.

Un travail passionnant

Quand on suit Éric sur les réseaux sociaux et qu’on regarde ses photos, c’est encore plus surprenant de penser qu’avant son arrivée dans notre coin de pays, il n’avait jamais fait de photographie. « Je n’avais jamais touché à un appareil photo avant. J’en ai acheté un pour montrer à ma famille à quel point c’est beau la Gaspésie! », raconte-t-il. Il a donc appris le métier par lui-même, en regardant des vidéos sur YouTube.

« Mon amour pour la photo vient de mon amour pour la nature », explique celui qui a aussi été guide à l’Auberge de montagne des Chic-Chocs. Les premiers animaux sauvages qu’il a croisés furent des orignaux, et « ça été le coup de foudre total! ». Depuis le début de sa carrière, de nombreuses rencontres marquantes avec cette espèce ont eu lieu, comme celle au sommet du mont Ernest-Laforce, dans le parc national de la Gaspésie, en novembre 2016. Dans une vidéo qu’il a captée, on peut y voir plusieurs orignaux, dont un mâle imposant, et une femelle qui s’amuse avec son trépied, le tout dans un décor hivernal féérique parsemé d’arbres enneigés. Pour lui, les orignaux sont un symbole de prestance et de puissance, mais à ce moment-là, ils furent aussi le signe lui confirmant qu’il avait fait le bon choix. 

Vous vous demandez à quoi ressemble le quotidien d’Éric? Le photographe explique que la lumière joue un rôle majeur dans son travail. Par exemple, en été, il prend surtout ses photos entre 4 h et 6 h du matin et entre 19 h et 21 h le soir. « Pour le reste, c’est de la prospection, de la lecture de terrain, de la recherche sur les animaux. Parce que la clef pour saisir l’émotion dans une photo, c’est de prédire le comportement de l’animal », affirme-t-il. Et c’est d’ailleurs cet aspect de son travail qu’il apprécie le plus! On le sent bien quand on regarde ses stories sur Instagram et sur Facebook, où il commente ses découvertes avec authenticité et passion.

Une nature riche

Selon Éric, les régions de l’est du Québec regorgent d’endroits fabuleux pour faire de belles observations fauniques. C’est un territoire riche avec une panoplie de paysages : la mer, les montagnes, les lacs,  les rivières, etc. On ne peut bien sûr pas passer à côté des parcs nationaux. « La nature est tellement grande! C’est bien qu’il y ait un cadre, ça permet de voir de belles choses sans passer des heures à chercher. Les parcs nationaux offrent des sentiers de qualité qui mènent souvent à des points de vue fantastiques! », souligne-t-il.

Le parc national Forillon en Gaspésie est, selon le photographe, l’endroit où on retrouve la plus grande diversité faunique au Québec : « En deux heures, on peut y voir des baleines bleues, des ours noirs, des renards et des oiseaux comme le cormoran à aigrettes ou le guillemot marmette ». Le parc national de la Gaspésie et la chaîne de montagnes des Chic-Chocs ne donnent pas leur place non plus, avec une végétation changeante qui passe des milieux humides à la toundra alpine, à l’intérieur de 1000 mètres.

Éric dit aussi apprécier le parc national du Lac-Témiscouata, au Bas-Saint-Laurent, pour ses différents habitats fauniques et les observations d’oiseaux intéressantes qu’on peut y faire, notamment au printemps. La réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan, en Côte-Nord, fait également partie des lieux qui le fascinent, avec ses nombreuses îles si particulières. Parmi celles-ci, l’île aux Perroquets où niche une colonie de macareux moine. « Ça fait partie des grands privilèges que de pouvoir observer ces oiseaux d’aussi prêt sur cette minuscule île », affirme Éric.

Les saisons teintent le travail du photographe, puisqu’elles définissent le cycle des animaux. Éric explique que le printemps peut être idéal pour observer les oiseaux marins, comme des macreuses ou des eiders à duvet. C’est aussi la saison des naissances pour les cervidés. Au mois d’août, il aime observer les petits et voir aussi la fourrure des animaux qui est beaucoup plus jolie. L’automne est la saison de reproduction, mais ce sont évidemment les couleurs vives qui volent la vedette, apparaissant comme trame de fond sur les photos. Selon Éric, on sous-estime les paysages hivernaux : « Ils sont vraiment à découvrir! En plus, les animaux sont plus voyants dans la neige. On peut donc facilement apercevoir des gélinottes, des renards ou des orignaux par exemple ».

De bons conseils

« Tout part d’un bon état d’esprit. Quand on entre dans la nature, c’est comme si on entrait dans une cathédrale, dans un lieu sacré », soutient Éric. Il faut être délicat et silencieux. Selon lui, les gens font parfois des randonnées avec un rythme rapide, pour atteindre le sommet d’une montagne par exemple, mais ils ne prennent pas le temps d’observer autour d’eux. Il faut se mettre en mode découverte et porter attention à ce qui nous entoure. Il faut aussi bien sûr respecter la nature en ne laissant pas de trace de notre passage, comme des déchets.

Un autre truc pour apprécier davantage votre sortie est de regarder les prévisions météo avant de partir. « Le Québec a une belle palette de températures avec ses quatre saisons bien distinctes. Il faut juste être prêt et bien habillé selon les conditions extérieures, c’est le secret! Les belles expériences en nature et les plus grandes surprises ne se font pas toujours sous un ciel bleu! », affirme l’adepte de plein air. 

À travers son métier, Éric se donne pour mission de faire tomber les gens amoureux de la nature. Suivez ses aventures sur les réseaux sociaux! Nous sommes convaincus que vous serez conquis par les vastes espaces de l’est du Québec et par la faune fascinante qui y habite.

Auteur Marie-Eve Lagacé

Gaspésienne d’origine, Marie-Eve Lagacé adore l’écriture autant que son coin de pays! Imaginez la joie qu’elle ressent alors qu’elle peut combiner les deux en rédigeant des billets pour le du blogue du Québec maritime! Ses sujets de prédilection? Les gens, la culture locale et les trésors insoupçonnés, voire insolites, que cachent nos régions. Bien qu’elle soit plus du type à relaxer avec un petit café et un bon livre, elle aime aussi se balader à la découverte de nouveaux paysages, ou encore nager avec les saumons de la rivière Matapédia!

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