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L’automne, saison idéale pour pédaler dans l’est du Québec
  • Michel Bonato/Tourisme Îles de la Madeleine

L’automne, saison idéale pour pédaler dans l’est du Québec

Septembre est, dit-on, comme un second printemps. Cet adage prend tout son sens dans l’est du Québec; les cyclistes de passage profitent alors de conditions quasi optimales pour découvrir le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, la Côte-Nord et les Îles de la Madeleine sur deux roues. Volume réduit de touristes sur les routes, thermomètre qui cite encore la saison chaude, début des couleurs d’automne : tout se conjugue pour faire de l’arrière-saison estivale dans les régions maritimes du Québec un bonheur indicible à vélo. Voici un survol des possibilités qui s’offrent aux amateurs de bitume.

Bas-Saint-Laurent

De La Pocatière jusqu’à Sainte-Luce, les options de balades à vélo abondent le long du littoral, lequel est avantageusement sillonné par la Route verte. Y rouler lors des premières semaines d’automne, c’est constater que les battures et marais salés du Kamouraska revêtent des teintes dorées. Dans Les Basques, les sous-bois traversés par la piste cyclable qui mène au belvédère Beaulieu à Saint-Simon se font plus humides et, de fait, odorants. À la hauteur de Rimouski, sur le bord du Saint-Laurent, les moutons au large ne mentent pas; les vents sont véloces comme jamais.

Ces jours-là, on gagne alors à se réfugier dans les terres, là où les caprices d’Éole se font moins ressentir. Le Petit Témis, une voie cyclable en poussière de pierre de 134 km qui épouse le tracé d’une ancienne voie ferrée de la vallée de Témiscouata, est une valeur sûre. La forêt, omniprésente et habillée de couleurs chaudes, agit comme barrière de protection, non sans offrir au passage quelques percées visuelles sur des lacs chahutés par les éléments. Autre option : une virée d’environ 40 km jusqu’au lac Saint-Mathieu, à partir de Trois-Pistoles, afin de pédaler sous une riche canopée flamboyante. Un peu partout sur le territoire, vous trouverez des adresses sympathiques qui proposent des mets prêt-à-emporter, des produits de boulangerie, des pâtisseries et, bien sûr, des cafés. Parfait pour une #coffeeride!

Gaspésie

Notre Finistère québécois recèle de jolis circuits en marge de la route 132. Les mollets les plus affûtés seront mis à rude épreuve dans la région de Matapédia-et-les-Plateaux, dans le sud-ouest de la Gaspésie, un coin de pays de monts et de rivières. À ne pas manquer : le belvédère des Deux-Rivières, situé à Matapédia, au confluent des rivières Matapédia et Restigouche. On vous conseille aussi de rallier le panoramique belvédère Cœur des Plateaux (à Saint-André-de-Restigouche), qui donne à voir jusqu’à 100 km de paysages agricoles bucoliques par temps clair (25 km aller-retour à partir de Matapédia).

Plus accessible, la boucle de la pointe de Miguasha, partie intégrante de la Route verte, vaut la peine d’être découverte. On y croise le parc national de Miguasha dont la falaise fossilifère est classée sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, rien de moins! À partir de Nouvelle, la randonnée totalise environ 40 km et est ponctuée de vallons peu fréquentés. Nous vous conseillons d’effectuer cette boucle dans le sens horaire de manière à profiter dès le départ des coups d’œil sur la baie des Chaleurs et le Nouveau-Brunswick voisin.

Réaliser le grand tour de la péninsule de Forillon, long d’environ 70 km, constitue en soi un exploit sportif. Le dénivelé, conséquent, nécessite de savoir jouer du dérailleur. Mais, le jeu en vaut la chandelle tant les points de vue sur la baie de Gaspé sont extraordinaires, surtout tout en haut de la montée Laurencelle. Pour ajouter du kilométrage, pénétrez à l’intérieur du parc national Forillon jusqu’au cap Bon-Ami, voire jusqu’à L’Anse-aux-Amérindiens. Pour en retrancher, empruntez la piste cyclable qui sectionne le parc en deux, entre Penouille et L’Anse-aux-Griffons.

Le réseau routier de la Haute-Gaspésie est une merveille d'ingénierie civile. Comment diable arrive-t-on à dérouler un ruban d'asphalte sur un bord de mer aussi montagneux? On l'ignore. Ce qu'on sait par contre, c'est qu'y rouler force l'humilité. Surtout à l'automne, alors que Dame nature se fait farouche, comme pour mieux mettre en exergue la sauvage beauté des lieux. La portion entre L'Anse-Pleureuse et Rivière-au-Renard constitue la quintessence de la sortie (très) athlétique. À découvrir, surtout que la circulation y est anecdotique à ce temps-ci de l'année.

Côte-Nord

Si vous n’arrivez pas de Québec ou de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, sachez que les services de traversiers qui relient les deux rives du Saint-Laurent continuent d’opérer au-delà de la fête du Travail. On en profite donc pour effectuer des sauts de puce sur la Côte-Nord, où il est facile de multiplier les courtes randonnées à vélo tout au long de la 138, en mode road trip. Le truc : délaisser la route principale à la faveur des chemins secondaires lorsque cela est faisable. C’est le cas aux Bergeronnes et à Portneuf-sur-Mer, des villages nord-côtiers pur jus bordés par un fleuve dont le bleu est profond et métallique.

Tutoyez le majestueux fjord du Saguenay à la hauteur de Tadoussac et de Sacré-Cœur, sans manquer de faire un détour par le quai de L’Anse-de-Roche pour y cueillir l’un des derniers « vrais » couchers de soleil de la saison. Faites le tour de la péninsule Manicouagan, une sortie d’environ 55 km rendue possible par un lien cyclable en poussière de pierre qui enjambe la rivière Saint-Athanase, en pleine boréalie. La route, peu achalandée, est bordée de haltes panoramiques qui permettent de contempler l’immensité du ciel nord-côtier. Poussez jusqu’à Sept-Îles, Havre-Saint-Pierre, voire au-delà pour contempler des paysages plus éclatants que jamais sous la lumière automnale.

Îles de la Madeleine

Rouler aux Îles de la Madeleine à ce temps-ci de l’année est un défi sportif considérable, comme en témoigne le foin de mer courbé par les bourrasques d’automne. On oublie donc les longues chevauchées épiques qui impliquent de s’aventurer sur les étroites dunes de l’archipel. On leur préfère plutôt des sorties mollo en phase avec le calme dans lequel se replongent les Madelinots après la frénésie de la haute saison touristique. Le tour des îles du Cap aux Meules, du Havre aux Maisons et du Havre Aubert sont des valeurs sûres – comptez une vingtaine de kilomètres par escapade. Les falaises de grès rouge scintillantes et le fond d’air vivifiant vous feront forte impression, tout comme la reprise du train-train quotidien dans les hameaux épars où vous vous arrêterez. Parce qu’aux Îles, on n’a pas l’heure, on a le temps.

Proposer des itinéraires à vélo, c'est faire des choix. Forcément, on omet de mentionner des incontournables, quand on ne passe pas carrément à côté de véritables trésors cachés. D'ailleurs, en avez-vous en tête? Partagez-les avec nous!

Auteur Maxime Bilodeau

Journaliste (éperdument), kinésiologue (un peu) et amateur de sports d’endurance (jamais assez), Maxime Bilodeau adore jouer dehors. Ça tombe bien : la région de Québec, où il habite, regorge de beaux coins pour nager, pédaler et courir, ses trois activités favorites, enchaînées dans cet ordre si possible. Cela ne l’empêche toutefois pas de s’épivarder un peu partout dans la province, qu’il sillonne en long, en large et en travers pour son boulot. Il a un penchant bien assumé pour l’est du Québec, où il revient chaque année vivre de nouvelles aventures et émotions.

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