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Les Premières Nations du Bas-Saint-Laurent : à la rencontre des Wolastoqiyik!
  • maison Denis-Launière
    Studio du Ruisseau

Les Premières Nations du Bas-Saint-Laurent : à la rencontre des Wolastoqiyik!

En empruntant les routes du Bas-Saint-Laurent, vous croiserez de nombreux symboles qui témoignent de la présence ancestrale des Premières Nations. Des noms de villages aux rivières, en passant par les légendes et les attraits touristiques, on ne peut ignorer l’importance des Wolastoqiyik (anciennement appelés Malécites) sur le Bas-Saint-Laurent que l’on connait aujourd’hui.

En entrant dans la région depuis Québec, vous passerez par le charmant village de Kamouraska. Il s’agit du premier village au nom autochtone que vous rencontrerez, et il fut un lieu d’installation des premiers colons de la Nouvelle-France en 1694. Son nom viendrait du mi'gmaq kamoo qui signifie « étendue » et d’askaw, pour « foin » ou « jonc », ce qui nous amène à la traduction « étendue de jonc ». Kamouraska pourrait aussi venir du mot algonquien* akamaraska qui voudrait dire « il y a du jonc au bord de l'eau ».

Plus au sud de Kamouraska, dans les terres, se trouve le village de Pohénégamook, de l’abénaqui**  ponegamikw, qui signifierait « campement d’hiver ». Une légende folklorique raconte que dans le lac Pohénégamook se trouverait un monstre nommé Ponik qui aurait été aperçu pour la première fois en 1847. S’en suit entre 1957 et 1958 une chasse ouverte au « monstre marin » qui aurait fait migrer la bête dans un autre lac sous une montagne, uniquement accessible depuis l’extrémité du lac Pohénégamook, près de la rivière Boucanée. Tentez votre chance de le prendre en photo en passant une nuit en bordure du lac à Pohénégamook Santé Plein Air

Saviez-vous que le Bas-Saint-Laurent possède le deuxième plus grand lac au sud du Saint-Laurent? Il s’agit du lac Témiscouata (ou Cecimiscouata comme il était appelé autrefois). Son nom est composé de timi (transformé en témi) qui signifie « profond » et esgateg ou goateg, devenu scouata, traduit par « lac ». Plusieurs groupes nomades de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs, dont les Wolastoqiyik , ont emprunté ce lac comme voie de navigation entre le Saint-Laurent et la baie de Fundy, située entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Ce lac est aujourd’hui protégé par le parc national du Lac-Témiscouata qui offre plusieurs activités en lien avec le patrimoine autochtone comme une balade en rabaska, un grand canot familial d’origine malécite pouvant accueillir jusqu’à 11 personnes. Vivez comme un Amérindien : apprenez à allumer un feu sans allumettes, initiez-vous au maniement de la lance et découvrez toutes les richesses de ce territoire lors de cette balade sur l’eau. Près du lac se trouvent 62 sites archéologiques dont l’origine remonte à près de 10 000 ans! Vous pouvez aussi vous mettre dans la peau d’un archéologue et participer aux fouilles, ou dans celle d’un chasseur amérindien et apprendre à tailler les pierres.

À Cacouna, près de Rivière-du-Loup, se trouve la seule nation wolastoqey du Québec. Ce peuple, également appelé « peuple de la belle rivière », était nomade et son mode de vie était basé sur la chasse, la pêche et le commerce avec les autres premières nations. Le terme « Cacouna » viendrait du wolastoqiyik kakona, traduit par « tortue », ou bien du montagnais*** kaku, qui signifie « porc-épic ». La réserve amérindienne de Cacouna a été établie au 19e siècle et ne compte aujourd’hui aucun habitant permanent sur son territoire. Si vous passez par là, ne manquez pas de vous arrêter à la maison Denis-Launière, la plus vieille maison de la communauté qui fut construite en 1891 et qui abrite aujourd’hui une boutique d’artisanat.

En vous dirigeant vers la Gaspésie, vous passerez par la ville de Rimouski dont le nom serait d’origine micmaque**** : animousk qui signifie « chien » et ki ou gi traduit par « demeure », donc interprété comme « demeure du chien ». Ce choix de termes pourrait venir de la présence des phoques qui étaient à l’époque nommés « loups marins » ou « chiens marins ». Une autre explication viendrait du fait qu’il était très difficile à l’époque de naviguer entre la terre ferme et l’île Saint-Barnabé à marée basse, d’où l’appellation « rivière de Chien ». De nos jours, cette île est beaucoup plus facile d’accès grâce aux Excursions à l’île Saint-Barnabé.

Maintenant que vous en connaissez plus sur l’histoire autochtone du Bas-Saint-Laurent, ouvrez bien l’œil lors de votre prochain séjour pour repérer les traces laissées par les Amérindiens!


Il faut savoir que les premières nations québécoises se divisent en deux catégories : les Algonquiens et les Iroquoiens. Les Wolastoqiyik appartiennent à la catégorie des Algonquiens.

*Algonquiens : peuple situé au sud-ouest du Québec
**Abénaquis : peuple situé au sud du Québec
***Montagnais : autre nom donné au peuple innu de la rive nord du Saint-Laurent
****Mi'gmaq : peuple de la rive sud du Saint-Laurent, en Gaspésie plus précisément

À noter que les traductions des termes provenant de langues autochtones sont basées sur des sources variées et qu’il pourrait y avoir d’autres traductions ou interprétations possibles. Une grande partie de l’information est tirée du site de la Commission de la toponymie du Québec.

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