Pour la plupart des motoneigistes, la Gaspésie demeure une destination de choix en raison de sa configuration géographique en forme de boucle naturelle et de sa panoplie de paysages tous aussi charmeurs et différents les uns des autres.

Certains veulent évidemment faire le tour de la région, voir le rocher Percé, sillonner les Chic-Chocs ou côtoyer la mer qui borde le territoire gaspésien, mais cela nécessite près d’une semaine de vacances. C’est qu’il y a quelque 3000 kilomètres de sentiers qui parcourent la péninsule! Pour ceux qui n’ont pas la chance de bloquer autant de temps à leur agenda ou qui voient Dame météo contrecarrer leurs plans, la Gaspésie offre plusieurs options. C’est dans cet esprit qu’en tant qu’acteur de développement économique, j’ai entrepris en 2010 un projet de mise en valeur du produit motoneige gaspésien en partenariat avec plus d’une quarantaine d’organismes du milieu parmi lesquels figurent les 17 clubs motoneigistes de la région.

Pour faire une histoire courte, en plus d’appuyer les bénévoles qui œuvrent dans le domaine, nous souhaitions faire en sorte que la Gaspésie se distingue sur le marché de la motoneige afin d’attirer davantage de touristes et leur faire découvrir la région. À cet effet, trois secteurs stratégiques orientent les motoneigistes dans le choix de leur destination :

• le secteur Chic-Chocs – Forillon, de Matane à Gaspé, occupe le côté nord du territoire;
• le secteur Percé – Baie-des-Chaleurs, le côté sud, de Percé à Pointe-à-la-Croix;
• et la portion de Pointe-à-la-Croix à Mont-Joli, le secteur Mitis – Vallée qui se retrouve plus à l’ouest.

À la découverte du sud de la péninsule gaspésienne

Étant motoneigiste et résidant de la Haute-Gaspésie, le secteur Chic-Chocs – Forillon a toujours été mon terrain de jeu de prédilection. En février dernier, dans le cadre du projet, nous avons eu à effectuer, à motoneige, une tournée des clubs du circuit et c’est à ce moment que j’ai vraiment pris connaissance de la beauté des paysages des autres secteurs gaspésiens. Voici donc les détails de mon périple dans la baie des Chaleurs, la vallée de la Matapédia et la Mitis.

Rivière-au-Renard – Chandler

Nous partons de Rivière-au-Renard le matin, après une tempête de 2 jours qui a laissé près d’une centaine de centimètres de neige. Pas besoin de vous dire que notre itinéraire de la première journée est quelque peu chambardé. Disons-nous-le, ça fait partie des joies des excursions en motoneige!

À peine entrés dans le secteur de Percé par le sentier Trans-Québec 5, l’imposant rocher Percé, forgé par la nature et reconnu mondialement, vient chercher toute mon admiration. Nous sommes en mesure de l’observer pendant plusieurs kilomètres de notre randonnée. Vous vous douterez sûrement que les clichés y sont uniques et inoubliables.

Notre trajet vers Chandler, où nous avons prévu notre nuitée, nous mène en milieu forestier, où nous croisons une importante porte d’entrée qui donne sur le secteur Percé – Baie-des-Chaleurs : le sentier fédéré 597, qu’on appelle aussi le sentier du pont Bailey. Il mène directement à Murdochville, à une centaine de kilomètres de là. Ce qui est très intéressant avec ce sentier, c’est qu’il offre 6 possibilités de boucles aux motoneigistes, variant de 170 km à 800 km.

Chandler – New Richmond

Avec toute la neige qui est tombée, les conditions de sentiers sont excellentes et notre objectif de la journée est d’atteindre New Richmond.

Sur cette portion de trajet, la baie de Port-Daniel, les points de vue sur la baie des Chaleurs qui s’étire jusqu’au relief du Nouveau-Brunswick, la proximité des chevreuils et le caractère chaleureux et pittoresque des villages charment à coup sûr. En entrant à New Richmond, nous croisons un autre accès important au territoire de la Baie-des-Chaleurs : le sentier 595. Ce dernier mène au relais de Saint-Paulin situé sur le côté nord de la Gaspésie, à 195 km de cette jonction, et qui rejoint le sentier de La Cache et celui du Faribault. Ce dernier traverse entièrement la péninsule par le centre et offre 4 grandes boucles : deux de plus de 450 km et deux autres de plus de 700 km vers l’est ou vers l’ouest.

New Richmond – Amqui

C’est un peu plus de 300 km que nous avons à parcourir pour cette troisième journée de voyage afin de se rendre à Amqui et atteindre les plateaux de la Matapédia. C’est encore une fois la vue sur la baie qui se rétrécit qui retient l’attention, mais nos deux petits détours pour se rendre sur le mont Saint-Joseph et au phare de Carleton valent, eux aussi, vraiment le coup. Nos arrêts aux deux belvédères de Pointe-à-la-Croix qui présentent une vue panoramique imprenable sur l’embouchure de la baie des Chaleurs et sur la fusion des deux provinces méritent également d’être soulignés, tout comme le belvédère du Soleil d’or dans le secteur de l’Ascension qui, lui, offre une vue plongeante de plus de mille pieds sur la rivière Ristigouche.

Ayant quitté les abords de la baie et pénétré dans le secteur Mitis – Vallée, les montagnes, les vallées, les champs, les rivières et quelques lacs reprennent leur place dans le paysage qui nous accompagne pour nos derniers kilomètres de la journée.

Amqui – Mont-Joli

En ce qui me concerne, l’un des points culminants de cette expédition m’attendait le lendemain. Après quelques rencontres avec les administrateurs des clubs du coin, notre petit groupe se dirige vers la Rédemption où deux sommets facilement accessibles se distinguent de tous les autres aperçus ou franchis durant notre voyage. Tous deux présentent un panorama de 360° à perte de vue, le tout à partir de tours d’observation qui sont enveloppées d’une impressionnante couche de givre. Pour avoir pu observer la montagne du centre de ski de Val-d’Irène en premier, je la décrirais comme l’introduction de ce qui attend les motoneigistes au moment de grimper au sommet de la montagne Saint-Pierre : une forêt de fantômes qui grandissent et grossissent au fur et à mesure que l’on approche du sommet. C’est tout simplement féérique! On se croirait sur une autre planète! Pour terminer notre périple, les plaines vallonnées et les nombreuses vues panoramiques des hauts-pays de la Mitis nous accompagnent jusqu’aux portes d’entrée « officielles » de la Gaspésie. Il faut dire que le secteur Mitis – Vallée présente également plusieurs options en termes de boucles. C’est également de là que vous avez la possibilité de choisir entre passer par le côté nord ou par le côté sud pour débuter votre tour de la Gaspésie en motoneige.

Dame nature nous ayant choyé pendant ces quatre jours, mes partenaires et moi sommes revenus la tête pleine d’informations pertinentes issues des rencontres avec de généreux bénévoles encore plus passionnés que nous par la motoneige en Gaspésie. Notre carnet de travail est bien rempli et nous tenterons d’être à la hauteur des attentes des motoneigistes d’ici et de ceux qui nous visitent… Entre-temps, j’espère que ce petit texte sur le blogue du Québec maritime piquera suffisamment votre curiosité pour vous amener vous aussi à découvrir le côté sud de la Gaspésie. Consultez les circuits en motoneige de la Gaspésie pour constater les multiples possibilités d’itinéraires.