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Mon voyage aux Îles de la Madeleine en vélo
  • En vélo aux Îles de la Madeleine
    Eric Marchand

Mon voyage aux Îles de la Madeleine en vélo

Pour se rendre aux Îles de la Madeleine, on peut prendre la voie des airs, ou celle de la mer via le traversier de Souris, à l’Île-du-Prince-Édouard (votre vélo peut facilement vous suivre avec cette option). L’archipel est composé de sept îles habitées, dont six sont reliées entre elles par la route. Une destination fascinante à explorer sur deux roues!

Dimanche – Jour 1 – Arrivée aux Îles

Je débarque vers 11 h au havre de Cap-aux-Meules, par un magnifique dimanche de ciel bleu. M’y voilà, sur ces Îles devenues pour moi presque mythiques à force de les avoir imaginées. On m’explique le trajet vers le camping où je m’installerai pour la semaine, puis j’enfourche mon vélo et hop! direction : Parc de Gros-Cap. Les six kilomètres séparant le havre du camping se font principalement sur le sentier du Littoral, strictement réservé aux marcheurs, cyclistes et adeptes de patins à roulettes. Introduction parfaite au panorama des Îles de la Madeleine, le sentier longe de magnifiques plages de sable fin et des falaises de terre rouge. Inutile de vous décrire le sourire qui se dessine sur mon visage à mesure que j’avance. J’y suis enfin!

Le camping du Parc de Gros-Cap, où je rejoins des amis adeptes de kitesurf, est le plus achalandé des Îles et offre différents types d’hébergement. Je vous conseille d’ailleurs de réserver à l’avance. Pour ma part, j’ai opté pour la tente. Le site qu’on m’a conseillé est selon moi, le plus beau de tous; au bout du cap, dans un amas d’arbres rabougris qui protègent du vent un minimum. Parce que oui, le vent aux Îles n’est pas un mythe. Cette première journée est définitivement exceptionnelle.

Avec cette journée sans vent, impossible de pratiquer le kitesurf; elle est donc tout indiquée pour un bain de soleil! C’est sur la plage de Dune du Sud que mes amis et moi décidons finalement de nous échouer. Située à Havre aux Maisons, c’est une plage de sable fin, blanc et chaud, s’étendant sur 22 kilomètres. En regardant autour de soi, on a du mal à s’imaginer que nous sommes au Québec.

Après quelques heures à se mouiller et à sommeiller, on repart et on s’arrête pour l’apéro au Bistro du Capitaine, un lieu fort sympathique qui offre une vue splendide sur le havre de pêche. Je goûte à l’été avec un vin de fraises et framboises de Léonce, le Barbocheux. Ensuite, j’engloutis une bonne pizza maison à la Pizza d’la Pointe, endroit coquet et réconfortant, où l’on propose des pizzas de tous les genres. Un must!

J’imagine qu’à ce stade-ci, vous avez compris que je suis une éternelle gourmande?

Et quoi de mieux pour terminer la journée qu’un bon feu de camp avec le bruit des vagues en sourdine.

Lundi – Jour 2 – Cap aux Meules – Gros-Cap – 50 km

Découverte de l’île de Cap aux Meules. J’utilise la carte fournie dans le guide touristique des Îles de la Madeleine pour emprunter les routes panoramiques et j’opte pour un itinéraire en boucle de l’Étang-du-Nord vers le Site de la Côte, le Cap Hérissé, Belle-Anse et Fatima. C’est un trajet incroyable, ponctué d’arrêts et de « wow »! J’apprécie, je goûte et je savoure chaque seconde. Quelques incontournables :

Parce qu’une journée de vélo ne se termine pas sans un bon repas, on se rend aux Pas Perdus pour le souper. On se délecte de calmars frits, de moules curry/coco et d’une copieuse assiette de linguine carbonara au Pied-de-Vent, ce célèbre chef d’œuvre de la fromagerie du même nom. Inutile de dire que l’évasion dans les bras de Morphée est plutôt douce après un repas comme celui-là…

Mardi – Jour 3 – Cap aux Meules – Grosse Île – 60 km

Un ami me suggère un itinéraire qui me permettra de profiter du vrai bon vent des Îles. Au programme : Grosse Île, située tout au bout de l’archipel. Terrain plat, vent de dos, beau soleil, bref, des conditions idéales rarement réunies pour le vélo. Je m’arrête pour dîner à Pointe-aux-Loups, où plusieurs kitesurfers se sont donné rendez-vous. Bien que ce sport soit assez populaire dans la baie de Gaspé, près de chez moi, je suis impressionnée de voir autant de cerfs-volants danser dans le ciel en même temps.

Mais comme aventure rime aussi avec imprévu, c’est à peine à mi-parcours que je réalise que j’ai une crevaison. Le temps perdu à la réparer m’empêche de me rendre jusqu’au bout de Grosse-Île tel que je l’espérais. Cela dit, c’est plutôt à la plage de Grande Échouerie que je rejoins mes amis, un prix de consolation pour le moins agréable, considérant que cette plage est l’une des plus belles de l’archipel. D’ailleurs, fait particulièrement intéressant : le sable crisse lorsque l’on marche, probablement dû au quartz présent dans le sable.

Alors que le jour tombe tranquillement, un arrêt à la plage de la Dune du Nord fait l’objet d’un autre moment magique de mon périple. Pour s’y rendre, d’immenses dunes de sable nous entourent et confèrent à l’endroit un exotisme étonnant. En s’approchant de l’eau, nous constatons qu’elle est particulièrement chaude. Le soleil vient à peine de se coucher, le ciel est orange et mauve, la mer noire et les vagues, blanches et impressionnantes. Nous nous jetons à l’eau. Ma première véritable baignade dans les eaux des Îles, à crier, à rire et à redevenir enfant.

Cette saucette impromptue nous revigore et nous donne l’énergie nécessaire pour un détour vers la microbrasserie À l’abri de la tempête. J’ai un coup de foudre pour La Belle Saison, une blonde aux herbes sauvages cueillies sur l’archipel, qui a des notes d’agrumes et de fleurs. Ses créateurs ont misé juste : une véritable gorgée de soleil!  L’endroit est tout simplement superbe. En plus du cachet et de l’ambiance, une section est réservée à l’interprétation sur la fabrication de bières artisanales. Au deuxième étage, une immense terrasse offre une vue imprenable sur le décor environnant à la fois dépouillé et riche. 

Mercredi – Jour 4 – Cap aux Meules – Havre aux Maisons – 40 km

Chacune des îles de l’archipel a ses particularités. À Havre-aux-Maisons, ce sont les vallées et les buttes qui la caractérisent. Celle-ci est ma favorite. La route panoramique me guide à la Fromagerie du Pied-de-Vent et au Fumoir d’Antan. Un arrêt dans ces deux établissements faisant partie du Réseau Économusée vaut vraiment le coup Si, comme moi, vous êtes des gourmands curieux, vous serez ravis de votre expérience! Bout de pain, pétoncles fumés et fromage qui fait « kwick-kwick » en main, je repars me balader.

Mon deuxième arrêt de la journée se fait à la plage de la Dune du Sud, mais cette fois, c’est pour découvrir les falaises et les grottes flamboyantes facilement observables à marée basse.

La route du retour m’offre un bon vent de face. Je passe par la Butte à Mounette et je contemple ce paysage si vaste et si imposant.

Jeudi – Jour 5 – Havre-Aubert – 30 km

Comme le matin est pluvieux, on opte pour du magasinage! Nous nous rendons à Havre-Aubert, le vélo sur la voiture, avec espoir que ça se dégage malgré tout. Encore une fois, notre promenade au Site de la Grave, nous amène ailleurs. Les charmantes boutiques de la rue principale rappellent l’architecture des Maritimes et cachent de belles trouvailles! Avis aux créatifs : l’atelier-boutique Le Limaçon propose de fabriquer son propre pendentif, réalisé avec des pierres des Îles. L’atelier, d’une durée de trois heures, est accessible et abordable, en plus de laisser un magnifique souvenir à garder pour soi ou à offrir en cadeau.

Le soleil se pointe finalement le bout du nez en après-midi, alors j’explore le reste de l’île du Havre Aubert à vélo. Celle-ci me semble la plus verte et la plus boisée avec de petits étangs ici et là. À mon retour, je rejoins mes amis, confortablement installés au Café de la Grave, un magasin général transformé en café familial. L’endroit a tout pour plaire. La place est bondée et une ambiance de fête de famille y règne; tout le monde discute et rigole. Chaque soir, pendant la saison estivale, les clients ont droit à une prestation d’artistes locaux. Ce soir, c’est le duo Les Mémères qui nous fait fredonner des airs connus. Là, j’ai vraiment l’impression de vivre quelque chose de différent, de typique, probablement.

Vendredi – Jour 6 – Tempête de vent et au revoir

Lors de cette dernière journée aux Îles, une véritable tempête de vent s’abat sur l’archipel. Le vélo n’est même plus une option. Comme nous devons quitter tôt le lendemain matin pour prendre le traversier vers Souris (Île-du-Prince-Édouard), je profite du temps qu’il me reste pour flâner, car il n’est pas question de quitter les Îles sans leur dire au revoir. Je me rends au Marché du Village qui propose des produits du Bon Goût Frais des Îles de la Madeleine, où je fais quelques emplettes qui me permettront de ramener une parcelle des Îles à la maison.

Je fais mon au revoir aux Îles du haut du Cap-aux-Meules où, la tête pleine et le cœur léger, j’ai l’impression de mieux respirer. Décidément, l’archipel nous amène ailleurs. Aux Îles, tous les sens sont sollicités, que ce soit l’odeur de la mer et des champs, le bruit constant du vent et des vagues, la sensation du soleil et de la brise salée sur la peau, les pieds dans le sable chaud, les saveurs, l’accent madelinot, les maisons aux couleurs de l’arc-en-ciel… Tout donne envie de laisser s’installer la magie du voyage.

Sincèrement, je souhaite que tout le monde puisse, au moins une fois dans sa vie, visiter ce joyau du golfe du Saint-Laurent, ce trésor de chez nous. Visitez la section des Îles de la Madeleine pour planifier votre voyage!

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