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Camping-kayak : le duo gagnant aux Bergeronnes
  • De votre site de camping, admirer les beautés naturelles de cet environnement
    Marc Loiselle / ATR Manicouagan

Camping-kayak : le duo gagnant aux Bergeronnes

Je n’avais pas vraiment cru cet ami qui me disait, avant de partir pour un week-end de camping-kayak aux Bergeronnes, sur la Côte-Nord : « tu verras, de la tente, on entend le souffle des baleines »! L’automne prenait tranquillement ses quartiers dans Manicouagan, ainsi que sur la route des Baleines, réchauffant la forêt boréale de quelques douces couleurs dorées. Au camping de Mer & Monde Écotours, sur les hauteurs de l’Anse à la Cave, je ne pouvais être plus près de l’eau, la tente bien fixée sur une plate-forme de bois, elle-même montée directement sur les rochers du littoral. Au premier matin, vers six heures, j’ouvre un œil après avoir entendu un drôle de bruit. Comme une bouteille de liquide pétillant échappant son air : pschitt… Et de nouveau : pschitt!… J’ouvre rapidement la fermeture éclair de la tente, tournée vers le large, juste à temps pour voir une baleine émerger de la brume matinale, me montrer son joli dos luisant et plonger dans les eaux sombres de l’estuaire du Saint-Laurent.

Campez sur des plate-formes de bois aménagées à même les rochers©Marc Loiselle / ATR Manicouagan

Voilà le genre de surprise qui démarre superbement une journée de camping automnal. Après un bon petit-déjeuner à la table de pique-nique, en route pour une marche-santé à dos de rochers. Direction : le Cap-de-Bon-Désir par la rive. Le chemin n’est pas tracé, mais le granit lisse du Bouclier canadien est un terrain de marche facile. Suffit de suivre le rivage! Raclé par le passage des glaciers, le littoral rocheux en porte les stigmates, orné qu’il est de rainures, de longs sillons, de stries : un vrai parcours géologique…

 

Découvrez le milieu marin et les baleines de l'estuaire du Saint-Laurent©Marc Loiselle / ATR Manicouagan

Le Cap-de-Bon-Désir figure parmi les meilleurs lieux terrestres d’observation des baleines de la Côte-Nord, de mai jusqu’en octobre. Le premier, dominé par un phare, abrite un centre d’interprétation et d’observation géré par Parcs Canada. Les naturalistes sur place n’ont pas leur pareil pour vous aider à identifier les mammifères marins qui se bousculent presque pour se donner en spectacle dans la fosse de 300 mètres de profondeur située au pied du cap! Nul doute que vous y verrez plus d’un rorqual commun ou un à bosse, sans compter une kyrielle d’oiseaux marins, si vous prenez le temps de vous asseoir face à la mer.

Participez à une excursion guidée en kayak de mer avec observation et interprétation©Marc Loiselle / ATR Manicouagan

Pour être au plus près de l’eau, l’idéal est de camper aux Bergeronnes, sur des sites à proximité du rivage et de participer à une sortie guidée en kayak de mer, comme en organisent Mer & Monde Écotours ou Paradis marin. Ainsi, pas besoin de partir pour plusieurs jours à l’aventure marine! Aux lève-tôt, on conseille fortement une excursion de trois heures au soleil levant qui vous en mettra plein la vue. Plus tard en journée, partez sur l’eau au moins trois heures, voire une journée complète, pour multiplier vos chances de voir l’une des treize espèces de baleines présentes dans l’estuaire du Saint-Laurent. Préparez-vous à vivre de grandes émotions si jamais, comme cela m’est arrivé, un rorqual fonce droit devant le nez de votre kayak! Un bon coup de pagaie et j’ai pu le laisser poursuivre son chemin sans craindre de grimper sur son dos! Voir de près, et sans les déranger avec un moteur, un marsouin, un béluga, un petit rorqual, un rorqual commun ou à bosse, est un vrai privilège de la nature comme seul le Saint-Laurent peut nous en donner. Après tout cet air pur respiré et un bon feu de camp en soirée, qui ne dormirait pas bien sur ses deux oreilles en camping?

En plus du kayak de mer, d’autres types d’excursions s’offrent à vous pour l’observation des baleines. Consultez notre billet sur le sujet!

Auteur Anne Pélouas

Française d’origine, Anne Pélouas est journaliste au Québec depuis plus de 30 ans. Elle a été pendant 20 ans correspondante au Canada du prestigieux quotidien français Le Monde tout en étant journaliste pigiste, spécialisée en tourisme, plein air et art de vivre, pour des publications québécoises, créneau qu’elle conserve avec passion. Elle a sillonné toutes les régions du Québec maritime et continue à y trouver matière à émerveillement, que ce soit pour des paysages, des activités inusitées ou à cause de rencontres précieuses qu’elle y fait et qu’elle aime à raconter.

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