Le blogue du Québec maritime

À la rencontre des 3 nations autochtones du Québec maritime
  • Site d'interprétation Micmac de Gespeg, Gaspésie
    Camille Malleroni, L'Oiseau Rose

À la rencontre des 3 nations autochtones du Québec maritime

Le Québec maritime est riche de trois nations autochtones qui détiennent une identité distincte, un mode de vie, une histoire et une langue qui leur sont propres : les Mi'gmaq en Gaspésie, les Innus en Côte-Nord et les Wolastoqiyik Wahsipekuk au Bas-Saint-Laurent. Aller à leur rencontre, c’est entreprendre un véritable voyage au cœur de cultures séculaires, découvrir des traditions, des savoir-faire et des croyances toujours bien présents.

Les Innus, Côte-Nord 

Huit des neuf communautés innues du Québec – à ne pas confondre avec les Inuits qui résident majoritairement dans les régions nordiques – se trouvent aujourd’hui sur ce vaste territoire qu’est la Côte-Nord. Sept d’entre elles sont réparties le long du fleuve Saint-Laurent tandis que celle de Matimekush forme une communauté unique beaucoup plus au nord, à la frontière de Terre-Neuve-et-Labrador, qui évolue au cœur de la taïga et des hardes de caribous.

Sans doute l’une des plus connues, sa réserve étant située à une trentaine de minutes de Tadoussac, la communauté Essipit propose depuis des années d’aller observer les baleines en Zodiac avec Croisières Essipit, au ras de l’eau du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Les superbes Condos-Hôtels Natakam offrent de leur côté des séjours avec une vue imprenable sur la mer au cœur de la réserve où l’on vous propose aussi une captivante rencontre avec l’ours noir en compagnie de guides expérimentés. Une expérience fascinante!

Plus au nord, à environ cinq heures de voiture de Baie-Comeau, des Innus de Pessamit s’appliquent à mettre en valeur le magnifique territoire ancestral du Nitassinan, leur culture et leur savoir traditionnel à la Station Uapishka. Lieu d’hébergement, la station sert aussi pour la recherche scientifique et fait office de camp de base pour vivre des expériences uniques d'immersion sur les majestueux monts Groulx : randonnées à la découverte de la toundra arctique, ascensions de sommets en raquettes, excursions en kayak sur le lac du cratère Manicouagan et plus encore.

Dans la réserve de Uashat, près de Sept-Îles, un arrêt s’impose chez Atikuss. À la fois économusée® de Maskisin (des mocassinières) et atelier-boutique, Atikuss vous invite à vivre une expérience immersive et éducative qui ouvre une fenêtre sur la création artisanale de bottes, de mukluks et de mocassins réalisés sur place par des artisans qui s’inspirent de méthodes traditionnelles de perlage et de tissage.  

Sur l’étonnante et superbe réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan, un lieu longuement fréquenté par les Innus d’Ekuanitshit qui y chassaient notamment le loup-marin, non seulement on marche dans leurs pas afin de découvrir les fascinants monolithes, mais on plonge également dans l’histoire et le mode de vie autrefois nomade de la communauté. L’activité « Minuenimun / Bien-être » offre un moment de partage culturel animé, ponctué de légendes, de danses ou d’un rituel traditionnel, une cérémonie de purification franchement unique qui offre une incursion au cœur de la culture autochtone de la communauté de Nutashkuan et de son rapport avec la nature.

La Basse-Côte-Nord, quant à elle, n’est pas non plus en reste d’expériences. Des pêcheurs de la communauté innue d'Unamen Shipu proposent de vivre la pêche traditionnelle au homard à l’épuisette sur l’île sauvage d’Apenepehekat, une expérience fascinante de quelques jours riche en apprentissages qui permet aussi de tisser des liens.

La nation Mi'gmaq, Gaspésie

Présents en Gaspésie depuis au moins 3000 ans avant les Européens, les Mi'gmaq sont les premiers à avoir établi un contact avec ces derniers lors de leur arrivée. Au début du 16e siècle, une communauté s’est installée en permanence dans la baie de Gaspé. Son territoire ancestral constitue la pointe de la péninsule gaspésienne, Gespeg signifiant « Là où la terre prend fin ».

Les Mi'gmaq de Gespeg ne détiennent aucun territoire de réserve, mais il est tout de même possible d’aller à la rencontre de leur culture et de leurs traditions à l’incontournable Site d’interprétation Micmac de Gespeg. Une reconstitution fidèle d’un village traditionnel du 17e siècle nous fait découvrir leur mode de vie de l’époque à travers les wigwams, les techniques de trappage ou encore leurs canots d’écorce, dont les extrémités sont plus hautes et arrondies, les Mi'gmaq étant réputés pour être d’excellents navigateurs.

On y découvre aussi comment la communauté adaptait sa nourriture au fil des quatre saisons. On peut y déguster la bannique, le nourrissant pain emblématique autochtone, et une boutique sur place permet notamment de se procurer des produits artisanaux ainsi que de délicieux produits de l'érable 100 % autochtones réalisés par l’érablière Sigewigus.

La Baie-des-Chaleurs accueille, quant à elle, deux autres communautés de la nation, soit celles de Gesgapegiag, établie sur la rive de la baie, à l’embouchure de la rivière Cascapédia, et Listuguj, qui dispose d’un territoire à l’embouchure de la rivière Ristigouche.

Wolastoqiyik Wahsipekuk, Bas-Saint-Laurent

Seule nation Wolastoqey en territoire québécois, la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk possède, depuis le 19e siècle, une petite terre de réserve sur la pointe de Cacouna en bordure du Saint-Laurent. Bien qu’elle ne compte aucun habitant permanent, la maison Denis-Launière mérite un arrêt. Plus vieille maison de la communauté (1891), elle abrite aujourd’hui une boutique d’artisanat. De plus, au mois d’août de chaque année, la pointe de Cacouna prend vie lors du Pow-wow, une occasion unique de s’immerger au cœur de la communauté qui s’y rassemble, de s’initier aux danses et aux chants traditionnels et de vivre des expériences culinaires fascinantes!

Et, à compter de cet été, il ne faudra assurément pas manquer de faire l’arrêt au tout nouvel attrait phare de la région! Située sur le flanc de la montagne de Gros-Cacouna, une nouvelle plateforme surplombant la mer permet d’observer de près des mammifères marins, l'endroit étant reconnu comme une véritable pouponnière de bélugas. Le site d’observation de Putep’t-awt, qui signifie d’ailleurs en wolastoqey « sentier du béluga », offre une vue imprenable et dispose aussi d’un sentier pédestre de deux kilomètres. Doté d'un parcours numérique et interactif, ce dernier permet d’approfondir davantage la culture wolastoqey, le tout dans un cadre exceptionnel, au sommet d’une montagne considérée comme sacrée par la communauté qui l’a utilisée durant des siècles comme lieu de rassemblement et comme aide à la navigation afin de se rendre tout en face, à Tadoussac, lieu d’échange et de commerce avec les autres nations.

Les premiers peuples forment une immense richesse qui a marqué l’histoire du Québec et contribué à transformer son territoire. Le Québec maritime ne fait pas exception. Aujourd’hui, la région regorge de plus en plus d’expériences significatives qui permettent d’aller à la rencontre des Premières Nations qui y vivent et d’approfondir la singularité de leurs savoirs ancestraux, de leurs traditions et de leurs cultures.

Auteur Marie-Ève Blanchard

Marie-Ève et Marie-Julie Gagnon ont sauté à pieds joints dans l’aventure Québec maritime avec un voyage en deux temps. D’abord, accompagnées de leurs fillettes respectives, elles foulent les routes de la Côte-Nord, de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent dans un road trip qui promet des paysages époustouflants et des aventures trépidantes. Elles prendront ensuite la direction des Îles de la Madeleine pour un voyage en duo, où elles pourront ajuster leur montre au rythme plus lent des Îles et s’émerveiller face à l’exotisme et à la richesse de l’archipel.

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