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Observer les baleines du Saint-Laurent grâce aux trucs des équipes de recherche
  • Mathieu Dupuis

Observer les baleines du Saint-Laurent grâce aux trucs des équipes de recherche

Le GREMM répond à vos questions!

Le coffre arrière de la voiture déborde, les jumelles trônent sur le tableau de bord, le guide d’identification repose sur vos genoux : direction les baleines! Au Québec, du Bas-Saint-Laurent, aux Îles de la Madeleine, en passant par la Côte-Nord et la Gaspésie, notre long littoral nous permet d’observer treize espèces de cétacés et quatre espèces de phoques. Une diversité incroyable! Pour bien vous préparer, voici les conseils d’observation de l’équipe du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM)!

Comment choisir sa destination « baleine »?

Informez-vous sur les derniers signalements de mammifères marins dans chacune des régions. Une bonne ressource : la carte des observations de la semaine de Baleines en direct! Elle vous permet de connaitre les espèces observées au cours des derniers jours. Vous pouvez également contacter les informations touristiques locales, habituellement bien aux faits des baleines dans leur secteur.

Quelle est la meilleure période d’observation?

On peut observer des baleines toute l’année dans le Saint-Laurent, mais les mentions de cétacés sont plus fréquentes de la fin juin à la mi-octobre. Au sein d’une même journée, certaines périodes apparaissent plus propices aux observations. Les changements de marées influencent les courants marins, qui eux, influencent les proies et, par conséquent, les baleines. Les bélugas, par exemple, profitent des courants pour parcourir de bonnes distances, eux qui sont habituellement des nageurs plus lents.

Comment bien repérer les baleines?

Installés sur le pont d’un navire, assis dans un kayak ou allongés sur les rochers, vous êtes maintenant prêts à balayer l’horizon des yeux. Observez les barres de courant, que vous reconnaitrez par une nuance différente ou des remous à la surface. À ces endroits se forment des concentrations de krill et de poissons, des proies de prédilection pour plusieurs espèces. Vous pouvez aussi repérer les oiseaux marins : un important regroupement pourrait souligner la présence de proies et donc, éventuellement, de baleines en pleine partie de chasse.

Ça y est! Un grand souffle s’élève par-dessus les flots. Ce jet d’air condensé est en fait l’expiration de la baleine. Selon sa forme et sa hauteur, vous pourrez identifier l’espèce à laquelle vous avez affaire. Un souffle en forme de ballon? C’est probablement un rorqual à bosse. Un souffle haut de 15 mètres? Un rorqual bleu! On ne voit que très rarement le souffle des plus petites baleines, comme les marsouins, les dauphins à flancs blancs ou encore les bélugas. Il faut donc aussi surveiller à ras les flots.

Quels sont les bonnes pratiques en place pour protéger les baleines?

Attention toutefois de bien garder vos distances avec les mammifères marins si vous êtes sur l’eau. Les bélugas et les rorquals bleus devront être observés à au moins 400 mètres de distance, tandis que 100 mètres (200 mètres dans le parc marin) doivent être maintenus entre les autres espèces et vous. En respectant ces distances, vous faites en sorte que de multiples générations puissent profiter de ce spectacle de la nature absolument fascinant. Les entreprises offrant les croisières aux baleines se doivent également de respecter ces règles (et bien d’autres) et ont à cœur la protection de ces espèces. Ils se donnent pour mission d’éduquer et de faire de l’interprétation sur l’habitat des mammifères marins afin de sensibiliser la population à la fragilité de ce milieu. Certaines entreprises font d’ailleurs partie de l’Alliance Éco-Baleine, qui s'assure que les activités d'observation en mer dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent s'effectuent de manière écoresponsable.

Vous voilà armés d’excellents trucs d’observation. Cependant, n’oubliez pas que les baleines demeurent des animaux sauvages. Leur présence ou l’exubérance de leurs comportements n’est donc jamais garantie. Heureusement, nos côtes abritent aussi des phoques et des oiseaux marins, qu’il vous sera aussi possible d’observer. Des gens passionnés pourront également vous faire découvrir toutes les merveilles du Saint-Laurent : son histoire, sa géologie, ses industries et plus!  

Nous vous souhaitons de belles observations! N’hésitez pas à nous les partager via les réseaux sociaux!

Auteur Marie-Ève Muller

Marie-Ève Muller s’occupe des communications du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), un organisme sans but lucratif voué à la recherche scientifique sur les baleines du Saint-Laurent et à l’éducation pour la conservation du milieu marin.

Comme rédactrice en chef de Baleines en direct, elle dévore les recherches et s’abreuve aux récits des scientifiques et des observateurs.

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