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Comment observer les baleines de façon responsable?
  • Optik 360 / Tourisme Côte-Nord

Comment observer les baleines de façon responsable?

Un souffle qui résonne comme une déflagration. Un corps long, lisse et robuste émerge lentement des flots, suivi d’une nageoire arrondie, minuscule sur un dos immense. L’observation des mammifères marins a le pouvoir d’émerveiller, mais aussi de sensibiliser à la conservation de l’environnement. C’est grâce à cette première baleine vue à 8 ans que je travaille aujourd’hui pour le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). Or, dans toute activité d’observation de la faune, notre proximité peut nuire à ces animaux qu’on adore. Alors, comment observer les baleines de façon responsable? Plusieurs options s’offrent à vous, autant sur le rivage que sur l’eau.

Les deux pieds sur terre

La topographie unique du Saint-Laurent offre la possibilité d’observer les baleines depuis la rive. Rares sont les endroits sur la planète où les baleines frôlent autant les côtes qu’en Haute-Côte-Nord, où petits rorquals, rorquals communs, marsouins communs, bélugas, rorquals à bosse et même rorquals bleus peuvent être observés à partir de sites terrestres, à l’œil nu. Du côté de la Gaspésie, le parc national Forillon offre de nombreux points de vue spectaculaires pour observer les souffles des grands rorquals. Dans le Bas-Saint-Laurent, les bélugas peuvent être observés du côté de Cacouna et de Rivière-du-Loup à partir de la rive.

L’observation terrestre a l’avantage d’être sans impact sur les baleines : pas de stress ni de dérangement. Pour vous, c’est aussi l’occasion de combiner plusieurs activités, comme la randonnée pédestre, la photographie, le camping ou simplement la contemplation. Autant du côté de la Côte-Nord que de la Gaspésie, certains sites offrent des services d’interprétation de la nature, un plus pour repérer les baleines et apprendre à les connaître. De la rive, vous pourrez aussi observer les oiseaux marins, les phoques et bien sûr la faune terrestre!

L’appel du large

Si l’appel du large se fait entendre, vous pouvez choisir d’observer les baleines avec votre propre embarcation ou encore de participer à une sortie organisée. Toutes les embarcations (incluant les kayaks de mer et les planches à pagaie), opérées par vous ou une compagnie, doivent se plier à des règles et des lois en présence de mammifères marins. Ces mesures visent à minimiser l’impact des activités d’observation. Les respecter est un bon pas vers l’observation responsable.

Avec sa propre embarcation

Si vous sortez avec votre propre kayak de mer, voilier ou yacht, pensez à consulter le règlement sur les observations en mer du Canada pour l’ensemble du pays, et celui du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent si vous visitez la Côte-Nord. Mais voici quelques idées générales à garder en tête si vous croisez la route d’une baleine.

  • Les baleines, comme les phoques, sont des animaux sauvages. Leur comportement est imprévisible. Conservez une bonne distance avec elles, pour leur sécurité et la vôtre.
  • Vous observez un groupe de mammifères marins? Essayez de les contourner, pour ne pas isoler un individu.
  • Un animal apparaît plus petit que celui qui l’accompagne? Voilà probablement une mère et son petit. Gardez encore plus vos distances, pour diminuer leur stress et donner toutes les chances au veau d’avoir une longue vie.
  • Une baleine curieuse s’approche de vous? Elle peut interrompre ses activités essentielles pour observer une embarcation. Si vous avez l’espace suffisant pour le faire, éloignez-vous tranquillement afin de la laisser poursuivre ses activités.

Avec un groupe

Une sortie en mer s’avère une excellente occasion d’apprendre l’importance du respect envers les mammifères marins. Comment choisir sa croisière? Privilégiez une sortie où un naturaliste vous accompagne. Ce genre d’excursion est possible au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et en Côte-Nord! Le guide pourra répondre à vos questions et vous donner de l’information sur les espèces que vous observerez. Ainsi, peut-être aurez-vous envie d’agir pour mieux protéger l’environnement essentiel aux baleines.

Zodiac ou navire? Les deux ont leur pour et leur contre. Un Zodiac est certes plus petit, mais un navire diminue le nombre d’embarcations sur l’eau. Un voilier ou un kayak de mer ne fera pas de bruit et ne rejettera pas de carburant dans l’eau, mais les trajectoires changeantes peuvent stresser les animaux.

Vous voulez maximiser votre expérience? Des groupes de recherche comme le Mériscope ou la Station de recherche des îles Mingan offrent des stages d’une semaine au sein de leur équipe. Vous y développerez des connaissances sur la biologie marine, en plus de faire des sorties en mer et de soutenir financièrement la recherche scientifique.

Certaines entreprises opérant dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent sont membres de l’Alliance Éco-Baleine. Celle-ci est composée d’organisations et d’entreprises dont les pratiques surpassent les lois et règlements applicables. De plus, elles soutiennent la recherche et l’éducation sur les mammifères marins en versant une partie de leurs profits au Fonds Éco-Baleine.

Finalement, plus vous connaîtrez les baleines avant votre séance d’observation, plus vous pourrez en profiter. Alors, visitez des musées, lisez des magazines et des ouvrages, visionnez des documentaires. Vous serez ainsi fins prêts à être happés par la beauté des baleines.

Auteur Marie-Ève Muller

Marie-Ève Muller s’occupe des communications du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), un organisme sans but lucratif voué à la recherche scientifique sur les baleines du Saint-Laurent et à l’éducation pour la conservation du milieu marin.

Comme rédactrice en chef de Baleines en direct, elle dévore les recherches et s’abreuve aux récits des scientifiques et des observateurs.

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