Le blogue du Québec maritime

Vivez l’histoire à travers les sites historiques du Québec maritime
  • Le site historique de la Grave
    Mathieu Dupuis

Vivez l’histoire à travers les sites historiques du Québec maritime

Longeant le Saint-Laurent, les régions du Québec maritime possèdent un large patrimoine maritime. Alors que la navigation a marqué l’histoire du Bas-Saint-Laurent, c’est surtout la pêche qui a laissé ses traces en Gaspésie, en Côte-Nord et aux Îles de la Madeleine. Si vous désirez vous imprégner de toute l’histoire des régions du Québec maritime, les sites historiques sont nombreux. Ci-dessous, nous vous en présentons quelques-uns dans un bref survol de leur histoire.

Le Bas-Saint-Laurent

Les phares du Saint-Laurent occupent une place importante dans l’histoire maritime du Bas-Saint-Laurent. Leur construction s’active au milieu du 19e siècle à la suite des nombreux naufrages et échouements. Uniquement entre 1840 et 1850, on compte plus de 200 incidents. Les phares de l’île Verte, de l’île Bicquette et de Pointe-au-Père sont les premiers à avoir été érigés alors que celui du Pot à l’Eau-de-Vie vient peu de temps après. Encore aujourd’hui, ils assurent la garde du Saint-Laurent telles des sentinelles. Une visite à chacun de ceux-ci vous fera vivre une expérience unique.

Pointe-au-Père a longtemps été la porte de la voie maritime du Saint-Laurent. Les changements de pilotes y avaient lieu. C’est d’ailleurs suite à une manœuvre du genre, alors qu’une épaisse couche de brouillard s’élève, que le village a été témoin du naufrage de l’Empress of Ireland,où plus de 1000 personnes ont sombré avec le paquebot en 1914. Un passage au Site historique maritime de la Pointe-au-Père vous permettra d’en savoir plus sur le rôle de Pointe-au-Père dans la voie commerciale du Saint-Laurent, sur les difficultés liées à la navigation dans ce cours d’eau et sur le naufrage de l’Empress of Ireland. Vous pourrez également gravir quelque 128 marches pour atteindre le sommet du 2e plus haut phare au Canada.

Au-delà des histoires maritimes, le Bas-Saint-Laurent a également tenu une place importante dans le tourisme de villégiature, de la fin du XIXe au début du XXe siècle. Chaque été, des estivants provenant de Montréal, de l’Ontario et des États-Unis s’installaient à Cacouna, à Notre-Dame-du-Portage, à Kamouraska, etc. pour profiter du grand air et de la mer. En empruntant la route des Navigateurs, vous pourrez constater les influences anglaises dans l’architecture des maisons de ces villages. Vous aimerez ce petit retour dans le temps!

Saviez-vous qu’à Témiscouata-sur-le-Lac, en 1839, une forteresse britannique fut érigée lors d’un conflit frontalier opposant les États-Unis et le Canada? On retrouve aujourd’hui à cet endroit le Fort Ingall, une reproduction de cette construction de l’époque. Une visite animée par des soldats en costume, avec comme trame de fond de réelles détonations de fusils et de canons, vous permettra de vous plonger dans cette guerre. Les nombreux artéfacts retrouvés lors des fouilles archéologiques piqueront aussi certainement votre curiosité!

La Gaspésie

Bien avant la colonisation, c’est-à-dire au temps du Dévonien, la Gaspésie a été le berceau de nombreux vertébrés et invertébrés, comme le démontrent les fossiles retrouvés au parc national de Miguasha. En visitant le site préhistorique ainsi que le musée de sciences naturelles, vous pourrez voir des spécimens authentiques, datant de quelque 380 millions d’années, recueillis dans le parc.

Ce n’est que 400 millions d’années plus tard que Christophe Colomb, Jacques Cartier et compagnie font la découverte du continent. À Gaspé, faites un arrêt au Berceau du Canada, une reconstitution du village tel qu’il était en 1900, où des personnages marquants reprennent vie. Dans les environs, des lieux historiques commémorent également la prise de possession du continent pour le compte du roi de France et retracent l’histoire de la région, de la colonisation à aujourd’hui. Vous apprendrez notamment qu’une des dernières batailles de la guerre de Sept Ans a pris place à Ristigouche. Le lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche présente d’ailleurs les faits saillants de cette invasion.

La Gaspésie a vu de nombreux Acadiens, Loyalistes, puis des Jersiais et des Guernesiais s’installer dans les années suivant la guerre de Sept Ans. On recense de nombreux sites historiques qui témoignent de leur enracinement, dont beaucoup sont intégrés au circuit de la route de la Morue : le Manoir Le Boutillier, le site patrimonial de Grande-Grave, le parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, le Site historique national de Paspébiac, etc. La pêche à la morue est l’une des industries, avec l’industrie forestière, qui a le plus façonné la péninsule gaspésienne.

La Gaspésie étant située à l’embouchure du Saint-Laurent, elle a tenu un rôle clé dans la navigation au Canada et la présence de plusieurs phares sur le territoire en est la preuve. Au site historique de Pointe-à-la-Renommée, qui relate l’histoire de la première station radiomaritime en Amérique du Nord, on vous présentera l’évolution des communications au fil du temps et la vie du gardien de phare. Les phares de Cap-des-Rosiers et de Cap-Gaspé sont également les hôtes de différentes activités d’interprétation.

La Gaspésie est aussi réputée pour la pêche au saumon, et ça ne date pas d’hier! Vous pourrez le constater par vous-même au Site patrimonial de pêche Matamajaw à Causapscal, lieu qui fut autrefois l’un des plus célèbres camps de pêche privés au Québec. Plongez dans l’histoire de ce luxueux établissement qui a accueilli des invités de prestige, grâce à une expérience auditive immersive qui vous guidera à travers les bâtiments patrimoniaux.

Les Îles de la Madeleine

Comme le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, le passé des Îles de la Madeleine est empreint de traditions maritimes. L’industrie de la pêche est la grande responsable du peuplement des Îles, principalement par des familles acadiennes et quelques familles anglophones, principalement de descendance écossaise. Ces derniers s’installent principalement à la Grosse Île et à l’île d’Entrée. Le musée historique de l’île d’Entrée retrace l’histoire de ces familles installées sur l’île isolée qui n’est pas reliée à l’archipel.

La pêche a toujours été, et demeure aujourd’hui, avec le tourisme, le moteur économique de la région.

On retrouvait au début du siècle dernier de nombreux fumoirs où étaient apprêtés le hareng, la morue, etc.  La surpêche ayant causé une pénurie de poissons, ils ont dû cesser progressivement leurs activités.Ce n’est que plusieurs décennies plus tard que le Fumoir d’Antan a repris ses activités pour faire profiter, autant aux touristes qu’aux locaux, de cette méthode de transformation transmise de père en fils.

On trouve encore aujourd’hui des traces de la pêche à la morue au site historique de la Grave, où l’on transformait le poisson. Plusieurs bâtiments d’origine ont aujourd’hui une nouvelle vocation, grâce à tous les efforts mis en place pour valoriser ce petit bijou patrimonial. Ainsi, restaurants, boutiques et auberges s’y côtoient!

Envie d’en savoir plus? Visitez l’exposition « Laboureurs du Golf » du musée de la mer :  on y relate l’histoire des Îles de la Madeleine d’hier à aujourd’hui. Le quotidien des insulaires, les naufrages au large des Îles, ainsi que les rudiments de la navigation, de l’agriculture et de la pêche vous y sont présentés au gré des multiples photographies et objets de la collection du musée.

La Côte-Nord

La Minganie et la Basse-Côte-Nord possèdent elles aussi des racines acadiennes et même madeliniennes. C’est la quête de nouveaux territoires de pêche qui a amenés les familles à s’y installer. Les Galets de Natashquan, ces bâtiments utilisés pour entreposer les équipements de pêche et transformer le poisson, trônent toujours en bordure de la mer et rappellent le dur labeur qu’est la pêche.

Plus loin, au cœur de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, deux phares, celui de la Petite île au Marteau et celui de l’île aux Perroquets assurent toujours la garde du littoral nord-côtier après avoir été témoins de nombreux naufrages, mais également de la vie isolée des familles des gardiens.

Les villes et villages à l’ouest de la Minganie ont quant à eux une histoire plus récente, leur économie étant basée sur l’industrialisation et l’exploitation des ressources naturelles, principalement minières. Les barrages de la rivière Manicouagan, Manic-2 et Manic-5, font d’ailleurs partie des plus grandes réalisations humaines du Québec.

Tout ceci n’est qu’un survol très succinct de centaines d’années d’histoire, et cela, c’est sans compter tout le patrimoine autochtone de ces régions. La découverte de ces dernières par le biais de leurs sites historiques vous fera apprécier encore plus les richesses naturelles et humaines du Québec maritime.

Auteur Tanya Paquet

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