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Les Îles de la Madeleine : destination rêvée!
  • Site historique de La Grave
    Mathieu Dupuis

Les Îles de la Madeleine : destination rêvée!

Bien des gens ne connaissent pas l’existence de cet archipel du Québec. Et pourtant! Les Îles de la Madeleine ont tellement de charme qu’il n’y a qu’à regarder quelques images pour être conquis. Avant d’y mettre les pieds, jetez un coup d’œil au portrait de cette destination où les paysages sont aussi colorés que l’accent de ses habitants! 

Sa géographie

Les Îles de la Madeleine sont ancrées au cœur du golfe du Saint-Laurent, à 215 km au sud est de la péninsule gaspésienne. Elles sont composées de sept îles habitées, dont six sont reliées entre elles par la route 199, longue d’à peine 85 km. La septième, l’île d’Entrée, n'est accessible que par bateau. Pour se rendre aux Îles, il faut prendre l’avion ou le traversier depuis Souris, à l’Île-du-Prince-Édouard.

Ses paysages

On réalise rapidement que l’archipel possède des décors bien différents du reste du Québec. À commencer par ses plages de sable blond qui s’étendent sur plus de 300 km. Facile de ne pas se marcher sur les pieds! On en profite pour se prélasser, faire des châteaux de sable et se baigner, puisque la température de l’eau à la mi-août peut atteindre de 18 à 20 degrés Celsius (64 à 68 °F) selon où vous vous trouvez.

S’ajoutent aux nuances de bleu et de vert de la mer et au sable doré, d’imposantes falaises de grès rouge. Ces dernières sont composées de quartz recouvert d'une mince couche d'oxyde de fer, ce qui explique leur couleur particulière. Très friables, les parois des falaises sont sculptées par le vent, les vagues, les marées et le dégel. Il faut donc être très prudent et ne pas s’aventurer trop près du bord. Le relief de l'archipel est également marqué de buttes et de collines verdoyantes où il est agréable de se promener pour admirer la vue des alentours.

La pêche occupe une grande importance dans l’économie et les traditions aux Îles. Il va de soi que le paysage en est teinté, que ce soit avec les ports de pêche qui fourmillent, les casiers à homards empilés ou les bateaux au large. Même les maisons aux couleurs bonbon, typiques de la région, auraient été peintes ainsi pour aider les pêcheurs à s’orienter en mer.

Son histoire

La pêche et la chasse au phoque furent aussi à la base du peuplement des Îles de la Madeleine. Les Mi'gmaq auraient fréquenté l’archipel qu’ils appelaient Menagoesenog, signifiant « îles balayées par la vague ». En 1632, Samuel de Champlain inscrit sur la carte « La Magdaleine ». Mais le nom pourrait aussi avoir été donné par François Doublet de Honfleur, un concessionnaire des Îles, en l’honneur de son épouse prénommée Madeleine.

Sous le Régime français, les Îles passèrent entre plusieurs mains sans qu’il n’y ait de colonisation véritable. C’est avec la déportation des Acadiens, que l’on connaît aussi sous le nom de « Grand Dérangement », que des établissements permanents prennent forme. Certains Acadiens réussirent à se sauver de la déportation et débarquèrent aux Îles, tandis que d’autres s’y retrouvèrent suite à la Révolution française. Encore aujourd’hui, la grande majorité des Madelinots sont des Acadiens, mais on retrouve aussi des insulaires d’origines française, canadienne-française, écossaise, irlandaise et jersiaise).

L’histoire de l’archipel se manifeste également dans le paysage. C’est le cas du site historique de La Grave, autrefois dédié à la pêche, mais qui sert aujourd’hui de lieu d’échange et de rencontres, entre autres avec les artisans du coin.

Vous pouvez vous imaginer qu’avec sa situation géographique et les moyens de navigation plus rudimentaires de l’époque, la région a été témoin de nombreux naufrages (au-delà de 400). Les phares y ont donc joué un rôle crucial. On en compte six en tout, avec chacun son histoire et ses particularités. Une chose est sûre, ils ajoutent une dose de charme aux photos de voyage!  

Plusieurs musées et lieux d’interprétation font aujourd’hui revivre la riche histoire de l’archipel aux visiteurs. Et c’est sans parler des nombreuses légendes qu’il est possible d’entendre de la bouche des Madelinots!

Sa faune

Malgré sa superficie modeste, l’archipel est fréquenté par une faune bien riche. Au plus grand bonheur des ornithologues, on y recense pas moins de 300 espèces d’oiseaux! Parmi ceux-ci : guillemots à miroir et marmettes, goélands marins, petits pingouins et même le pluvier siffleur, un petit oiseau de la grosseur d’un moineau menacé mondialement de disparition.

Quatre espèces de phoques fréquentent quant à eux les eaux de la région. En été, on peut apercevoir des troupeaux de phoques gris et de phoques communs, tandis que l’hiver, les phoques à capuchon et les phoques du Goenland viennent mettre bas sur la banquise. En raison de l’observation des blanchons (petits du phoque du Groenland) qu’on peut y faire, les Îles de la Madeleine figurent dans le top 25 des meilleures destinations au monde à visiter en 2020 (anglais seulement) selon National Geographic!

À ces animaux s’ajoutent quelques petits mammifères terrestres, comme le renard et l’écureuil roux, et le campagnol des champs.

Ses saveurs

De nombreux plaisirs gourmands vous attendent aux Îles de la Madeleine. Impossible de ne pas parler du homard, crustacé emblématique de l’archipel. Dès le début du mois de mai, des centaines de pêcheurs partent en mer pour installer leurs cages, et les gens attendent impatiemment l’arrivée des premières captures! On retrouve le homard dans les poissonneries et sur les menus des restaurants et des casse-croûtes. Qu’il soit servi en coquille ou dans une guédille, en club sandwich ou même sur une poutine, c’est un incontournable!

D’autres fruits de mer sont aussi pêchés sur place : crabe des neiges, pétoncles, moules, huîtres, etc. On peut d’ailleurs les savourer dans un pot-en-pot (prononcé « potte-en-potte »), un classique de la gastronomie insulaire.

À goûter également : le hareng fumé du Fumoir d’Antan, les fromages de la Fromagerie du Pied-De-Vent (faits à partir de lait de vache de race Canadienne), les bières de la microbrasserie À l'abri de la Tempête, et bien plus!

Quelques informations en vrac

Superficie : 202 km2

Langues parlées : Français et anglais (5 % de la population est anglophone et est notamment présente sur l’île d’Entrée). Vous constaterez que le français des Madelinots est chargé de plusieurs accents qui tirent leurs origines de l’Acadie.

Nombre d’habitants : 12 551 (en 2018)

Heure : Les Madelinots vivent à l'heure de l'Atlantique. Il y est donc actuellement une heure de plus qu’au Québec continental.

Maintenant que vous en savez un peu plus sur ce petit coin de paradis, est-ce que les Îles de la Madeleine figureront sur votre bucket list?

Auteur Marie-Eve Lagacé

Gaspésienne d’origine, Marie-Eve Lagacé adore l’écriture autant que son coin de pays! Imaginez la joie qu’elle ressent alors qu’elle peut combiner les deux en rédigeant des billets pour le du blogue du Québec maritime! Ses sujets de prédilection? Les gens, la culture locale et les trésors insoupçonnés, voire insolites, que cachent nos régions. Bien qu’elle soit plus du type à relaxer avec un petit café et un bon livre, elle aime aussi se balader à la découverte de nouveaux paysages, ou encore nager avec les saumons de la rivière Matapédia!

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(1) commentaire

Janine Goupil

Merci pour ce précieux reportage qui laisse une envie irrésistible de vous rejoindre sans tarder. J'en rêve!...