Le blogue du Québec maritime

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Un pique-nique à Havre-Saint-Pierre
La petite bette
Itinéraire gourmand en Côte-Nord : les bonnes adresses de La petite bette
Avec ses paysages démesurés, ses plages sauvages juste-pour-nos-beaux-yeux, ainsi que ses habitants au cœur grand comme le Saint-Laurent, la Côte-Nord est un des territoires les plus magnifiques à visiter au Québec!
Les kilomètres se multiplieront au même rythme que les découvertes, les rencontres extraordinaires et les produits dégustés. Partons donc ensemble avec beaucoup de place dans le panier à pique-nique, une bonne playlist, de la curiosité, un bon appétit et du temps pour en profiter.
La Côte-Nord
La Côte-Nord représente plus de 234 000 kilomètres carrés, soit l’équivalent de la taille de la Roumanie ou du Royaume-Uni, ou la moitié de la France. Plusieurs touristes ne dépassent jamais Tadoussac et, pourtant, cette charmante ville n’est que la porte d’entrée qui s’ouvre sur bien plus de merveilles. Il faut dire que Tadoussac offre son lot d’excellents restaurants, de spectacles, d’hébergements uniques et de fascinantes randonnées… sans oublier les baleines.
Pour ceux qui peuvent se le permettre (en termes de temps et de kilomètres), nous vous amenons aujourd’hui plus loin à l’est sur la légendaire route des Baleines (route 138), de Sept-Îles à Natashquan, en Minganie.
Les merveilles de Sept-Îles
Sept-Îles, avec ses quelque 25 000 habitants, est la plus grande ville de la Côte-Nord. Bordée par le golfe du Saint-Laurent, face à un archipel de sept îles qui lui donne son nom, la ville est reconnue pour sa richesse minière, son port en eau profonde (un des plus grands au Canada), la pêche et la transformation des produits marins, le tourisme et la présence de communautés autochtones.
Château Arnaud : élégance et confort en bord de mer
Pour notre première nuit à Sept-Îles, nous avons choisi le Château Arnaud qui offre un des meilleurs points de vue de la ville. Cet établissement combine le charme des grands hôtels avec le confort moderne. Plusieurs chambres spacieuses proposent une vue imprenable et parfois même un balcon ou une terrasse avec vue sur la jolie marina et l’immense baie de Sept-Îles.
À distance de marche de l’hôtel, le Casse-croûte du Pêcheur – une cage à homard XXL – sert de copieux repas parmi lesquels on vous recommande la guédille ou la poutine au homard. Un repas et un endroit mémorable vous y attendent!
Nous avons aussi beaucoup aimé la convivialité et les plats à partager de la microbrasserie La Compagnie. Avec sa grande terrasse et ses jeux de société, la « micro » est aussi populaire avec les locaux qu’avec les touristes de passage.
Ferme maricole Purmer : dormir, goûter et s’évader
L’archipel des Sept Îles compte, comme son nom l’indique, sept îles principales : Grande Basque, Petite Basque, Corossol, Grosse Boule, Petite Boule, Manowin et les îlets De Quen. L’île Grosse Boule (un nom plutôt cocasse pour les Québécois, car synonyme de « grosse poitrine ») cache une expérience unique et inoubliable : un séjour chez Purmer.
Nichée au cœur de l’archipel, la Ferme maricole Purmer élève avec soin moules, pétoncles et une variété d’algues comestibles. Depuis quelques années, ce petit coin de paradis s’ouvre aussi aux amoureux de la nature, offrant ainsi bien plus qu’un simple lieu de production maricole.
Purmer était, à l’origine, le projet de Serge Gagnon, pêcheur commercial désireux de se consacrer à l’élevage de moules. En 2007, l’entreprise change de mains : Sandra Blais et sa famille, passionnées de la mer, reprennent le flambeau. Sandra élargit alors la production aux pétoncles et aux algues, tout en imaginant un concept unique où aquaculture et tourisme se rencontrent. Vous pouvez voir Sandra et ce site unique dans notre vidéo (attention, vous risquez d’avoir envie de vous évader sur cette île à votre tour!).
Yourtes confortables, camps pour les jeunes, séjours de villégiature, pêche et activités de plein air viennent compléter l’expérience, faisant de Purmer une destination à part entière. Car ici, tout est pensé pour vous donner envie d’y rester et d’en profiter. Lors de notre séjour, un invité pêchait le maquereau près du quai, des enfants faisaient de la planche à pagaie (en observant les homards se balader sur le fond sablonneux) et des collègues en retraite jouaient au volleyball sur la plage.
Le soir venu, vous pourrez commander un festin de homard à déguster dans votre propre yourte et, durant la session d’interprétation, vous aurez la chance de savourer les recettes créatives de Sandra, élaborées avec ses algues récoltées avec amour.
Seule résidente de son île, la ferme Purmer n’est accessible que par la mer. Un trajet en bateau pneumatique depuis la marina de Sept-Îles, d’environ 15 minutes selon les conditions météo, suffit pour rejoindre ce havre marin où le temps semble suspendu. Si vous êtes chanceux comme nous l’avons été, vous verrez une baleine ou deux en prime! Si toutes les yourtes sont déjà réservées, il est aussi possible de ne prendre que le forfait « excursion ». D’une durée de 3 heures, cette activité inclut entre autres l’interprétation de l’élevage de produits marins et une dégustation d’algues.
La route vers Havre-Saint-Pierre
De Sept-Îles, c’est un peu plus de 200 kilomètres sur la route 138 qui vous sépare de Havre-Saint-Pierre. En chemin, plusieurs arrêts vous permettront de pique-niquer, de vous dégourdir les jambes et d’être témoin de la beauté sauvage de la Côte-Nord. Chute Manitou, Rivière-au-Tonnerre, Longue-Pointe-de-Mingan, entre autres, vous offrent une vue à la hauteur de leurs jolis noms.
Havre-Saint-Pierre
Difficile de ne pas tomber sous le charme de Havre-Saint-Pierre! Le mot havre prend tout son sens dans ce lieu où le drapeau acadien et l’hospitalité légendaire de ce peuple ont trouvé refuge.
La marina et la plage donnent envie de s’éterniser, et c’est aussi probablement à partir d’ici – ou de Longue-Pointe-de-Mingan – que vous prendrez le bateau pour visiter la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, véritable joyau incontournable de la région.
Chez Julie : à ne pas manquer
À Havre-Saint-Pierre, Chez Julie est bien plus qu’un restaurant : c’est une institution. Connu et reconnu jusqu’à Montréal, et même au-delà, ce restaurant vous sera recommandé par quiconque connaît les lieux. Depuis son ouverture en 1977, la façade et la décoration ont peut-être un peu changé, mais la réputation de l’établissement demeure intacte.
Nous avons eu la chance d’y rencontrer le sympathique maître des lieux Théoharris Ganas, que tout le monde appelle chaleureusement Théo. Entre deux préparations, il prend le temps de nous expliquer l’histoire de cette table qui marie les origines grecques de sa famille et sa vision (voir la vidéo).
Au menu : la meilleure pizza aux fruits de mer (nous en rêvons toujours!), une variété d’assiettes combinées gourmandes, la fameuse tarte à la chicoutai (baie typique de la Côte-Nord ressemblant à une petite framboise jaune, au goût très parfumé) et bien, bien plus. Chaque plat est un hommage à la région, dans sa générosité et sa simplicité.
Chez Julie a aussi sa propre boutique du terroir, devant le grand stationnement de la marina de Havre-Saint-Pierre, ainsi qu’une boutique souvenir : L’îlot Souvenirs.
À la boutique gourmande, un bon café et un muffin à la chicoutai vous feront de l’œil avant de prendre le bateau. Ici, on trouve aussi une très belle sélection de produits locaux : confitures de chicoutai, conserves de poisson et de fruits de mer, thés et tisanes aux herbes boréales, épices… un vrai coffre aux trésors pour quiconque veut prolonger son voyage culinaire à la maison ou s’improviser un pique-nique digne des plus belles tablées de la région!
Psst! Si vous parcourez la Côte-Nord en mode « vanlife » ou si vous louez une maison ou un chalet, on y trouve aussi les fameuses pizzas congelées à déguster en toute intimité.
Les Chalets Didoche : tiny houses modernes au cœur de la nature
Une fois le soir venu, le grand Anthony Cormier nous accueille chaleureusement à notre arrivée aux Chalets Didoche. Ces 5 chalets (minimaisons sur roues de style caravane moderne) sont très bien équipés et confortables. Ancrés non loin du camping local et de la plage, ils constituent l’endroit rêvé pour se sentir chez soi.
Si vous rêvez plutôt de votre cabane au Canada tout en vivant en communauté sur un des plus beaux sites de la région, sachez que Anthony est aussi copropriétaire de l’Auberge de la Minganie. Ici, l’atmosphère est conviviale et vous risquez fort de vous retrouver avec de nouveaux amis, autour du feu de camp.
Dormir aux îles Mingan
Nous étions trop tôt dans la saison, mais je rêve déjà de revenir à Havre-Saint-Pierre pour dormir quelques nuits aux îles Mingan. Car pour profiter pleinement de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, il est recommandé d’y passer au moins une nuit.
Parcs Canada y propose différentes options d’hébergement selon vos envies et le niveau de confort désiré, du camping sauvage sur six des îles aux prêts-à-camper sur la Grande Île, l’île du Havre et l’île Quarry. L’auberge de l’île aux Perroquets offre, quant à elle, des chambres dans les maisons du gardien et de l’assistant-gardien du phare. Dans un cas comme dans l’autre, nous vous recommandons de réserver votre séjour pour vivre pleinement les merveilles de cet archipel unique.
Un pique-nique en beauté sauvage
Comme nous avons encore beaucoup de route devant nous jusqu’à Kegaska, notre prochain repas se fera en mode nomade. La Côte-Nord a ceci de magique : il suffit de rouler quelques kilomètres pour tomber sur un coin de paradis. Mon panier rempli de trouvailles dénichées aux boutiques gourmandes, au magasin général et à la poissonnerie devient le cœur d’un pique-nique improvisé. Notre vidéo vous démontre que les options d’endroits paradisiaques pour pique-niquer sont nombreuses!
J’installe ma nappe face à la mer dans l’un de ces endroits où le sable blanc et les rochers roses se partagent le rivage. Au large, vous verrez peut-être un paquebot, quelques voiliers ou les îles Mingan qui se dessinent à l’horizon, silhouettes rocheuses mystérieuses façonnées par les siècles.
En chemin, nous avons aussi fait escale au village de Natashquan. Ce nom résonne comme une chanson, et pour cause : c’est le pays du poète et auteur-compositeur-interprète Gilles Vigneault. La grande plage, les Galets – ces petites maisons, anciens hangars de pêcheurs qui semblent tout droit sortir d’un songe sur leur presqu'île surélevée –, l’air vif… tout ici incite à ralentir.
Plus à l’est, la route prend des airs de toundra arctique et vous vous sentirez vraiment ailleurs jusqu’à ce que vous arriviez fièrement à Kegaska, au bout de la route 138, la route « officielle ». Pour poursuivre le voyage sur la Basse-Côte-Nord jusqu’aux frontières du Labrador, il aurait fallu voyager à bord du cargo-passagers le Bella Desgagnés, mais il est temps pour nous de revenir vers la maison.
La Côte-Nord : un voyage qui reste en bouche
En quittant la région, ma valise est remplie : pots de chicoutai, paquets de poisson fumé, herbes séchées… mais mon cœur déborde aussi de toutes ces belles rencontres. Sandra chez Purmer, Théo Chez Julie, Anthony l’ami de mon papa, Samuel un guide de pêche innu, tous ces habitants qui prennent le temps de jaser ont laissé leurs empreintes.
La Côte-Nord n’est pas qu’une destination : c’est un lieu qui s’invite à votre table bien après le voyage. Ses paysages vous hantent doucement, ses saveurs réapparaissent dans vos recettes, et ses habitants restent comme de vieux amis que l’on espère revoir.
Ici, la mer est partout, la terre nourrit et l’humain relie le tout. Un séjour gourmand sur la Côte-Nord, c’est un peu comme un repas réussi : on repart rassasiés… mais on a déjà envie d’y revenir.
À voir aussi : notre vidéo sur les hébergements de la Côte-Nord!
Pour voir ou revoir les vidéos de La petite bette au Bas-Saint-Laurent, rendez-vous sur la chaîne YouTube du Québec maritime!
Vous avez aimé ce récit? Découvrez également l’itinéraire gourmand de La petite bette :
- En Gaspésie
- Au Bas-Saint-Laurent
- Aux Îles de la Madeleine (à venir)
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